lundi 30 août 2010

Est-il dangereux de boire du lait ?

Quelle place pour le lait dans une alimentation équilibrée ?


Pourquoi Jean-Marie Bourre, président du conseil scientifique des industries laitières prend-il la peine d’écrire un livre intitulé « Est-il dangereux de boire du lait ? » ? Cet aliment, autrefois considéré comme inoffensif, serait-il potentiellement dangereux ? Représentant les intérêts de l’industrie du lait, Jean-Marie Bourre s’en défend mais ne convainc pas. Car la mise en cause du lait et des produits laitiers ne date pas d’hier et nombreux sont les médecins qui vont à l’encontre des recommandations que l’on trouve encore parfois et déconseillent à leurs patients le lait et les produits laitiers. Que leur reproche-t-on ?

Sommes-nous devenus des veaux ?

D’abord le lait de vache est, par nature, l’aliment complet et riche de tout ce qui est nécessaire … au veau. Les hormones, protéines, matières grasses, minéraux, etc. sont « taillés sur mesure » pour la croissance d’un animal qui va prendre 135kg en six mois. L’être humain n’ayant pas la destinée des bovins, un tel lait n’est pas adapté à son organisme. Il constitue même un poison mortel pour le bébé. Les laits dits « maternisés » sont des laits de vache dont on a enlevé les composants les plus nocifs. C’est une évidence encore trop souvent sous-estimée, l’aliment le plus complet, le plus riche et le plus nécessaire à la croissance physique, intellectuelle et affective d’un nouveau né est le lait maternel.

Il n’est pas usuel dans la nature qu’un animal adulte boive du lait et encore moins qu’il boive le lait d’une autre espèce. Ce n’est que depuis quelques milliers d’années seulement (5000 ans en France), que certaines populations humaines le font. L’usage intensif du lait dans l’alimentation ne remonte, quand à lui, à guère plus d’un siècle. Avant le 20ème siècle les vaches ne produisaient que quelques litres de lait par jour pendant la période d’environ six mois d’allaitement des jeunes veaux auxquels ce breuvage était essentiellement destiné. La consommation de lait ou de fromage était d’autant plus modérée que les moyens de conservation de l’époque ne permettaient pas d’en assurer la distribution dans de bonnes conditions sanitaires. La sélection des vaches laitières n’a commencé qu’à partir de la fin du 19ème siècle. Ce n’est qu’au cours des cinquante dernières années que le lait de vache a pris la place prépondérante qu'il occupe encore dans la nutrition des enfants, mais aussi des adultes. Aujourd’hui une vache laitière produit jusqu’à 60 litres de lait par jour toute l’année. Dans ces conditions peut-on encore considérer le lait comme un produit naturel ?

Des allégations santé scandaleuses

Le lait est aussi vanté pour sa teneur en calcium. Un argument fallacieux lorsqu’on sait que l’ostéoporose est très fréquente dans les pays qui consomment beaucoup de lait (Norvège, Etats-Unis) et quasiment inexistante dans les pays qui en consomment pas ou peu (Asie, Chine, Japon -- avant l’adoption des modes alimentaires occidentales --). Une vaste étude épidémiologique, menée par Walter Willett de l'Université Harvard, au cours de laquelle 77 000 infirmières ont été suivies pendant douze ans en est arrivé à la conclusion que la consommation de lait n'avait aucune incidence pour diminuer le risque de fractures et ne prévenait pas l’ostéoporose. L'Université Harvard a également produit une étude qui établit un lien entre la consommation de produits laitiers et le risque de développer le cancer de la prostate. Les chercheurs ont suivi près de 21 000 médecins pendant dix ans. Ceux qui consommaient deux portions et demi de produits laitiers par jour avaient un risque 34 % plus élevé de développer la maladie que ceux qui consommaient moins d'une demi portion par jour. Ces résultats, selon Walter Willett de la Harvard School of Public Health, confirment d’autres études qui ont démontré un risque accru de cancer de la prostate lié à une grande consommation de lait. Les chercheurs ont, par ailleurs, découvert que le calcium était impliqué dans la survenance de ces cancers.

Le lait et les produits laitiers sont aussi sérieusement mis en cause dans un certain nombre de pathologies graves comme par exemple le diabète juvénile. Une étude faite à l’université d’Helsinki (Virtanen et Aro : "Les facteurs alimentaires dans l’étiologie du diabète", Ann. Med. 26(6):469- 478, déc. 1994), a mis en évidence des liens de cause à effet entre la consommation de lait de vache et des insuffisances en insuline chez les bébés. Des scientifiques italiens ont noté des effets similaires lors de l’analyse de données concernant les enfants diabétiques. Leur conclusion montrait également une relation absolue de cause à effet entre la consommation de lait et le diabète, (Fava et al., "relation entre la consommation de produits laitiers et l’apparition du diabète mellite insulino-dépendant ("IDDM") chez l’enfant en Italie", Diabetes Care [traitement du diabète] 17(12):1488-90, déc. 1994). Des chercheurs de l’université du Colorado ont publié un article dans le Journal des recherches en endocrinologie où ils indiquaient qu’une peptide d’albumine bovine était un déclencheur du diabète mellite insulino-dépendant (Norris et Pietropaolo, J. Endocrin. Invest. 17(7):1488- 1490, juillet-août 1994). Lors d’une expérience très contrôlée faite sur des rats par des scientifiques canadiens, il a été noté que la consommation précoce de lait de vache était liée à l’apparition du diabète. Des savants ont fait ce lien entre la consommation précoce de protéines bovines et l’incidence de diabète à la fois chez les rongeurs et chez les humains. Leurs travaux furent publiés dans le numéro de février 1994 du Journal of Immunology (Journal sur l’immunologie). Toutes ces études montrent que les produits laitiers sont fortement déconseillés aux bébés et aux jeunes enfants.

D’autres études montrent que le lait et les produits laitiers favorisent les maladies inflammatoires, colites, otites, rhinites, etc. Les chandelles qui coulent du nez sont habituelles chez les enfants en bas âge nourris aux produits laitiers. C’est pourquoi de nombreux médecins déconseillent le lait animal et ses produits dérivés malgré des préconisations que l’on trouve encore ici ou là.

Thierry Souccar, auteur du livre « Le lait, mensonges et propagande » dénonce les scandaleuses allégations santé propagées par l’industrie laitière qui présente comme indispensables à une bonne santé et à la croissance des enfants des produits qui, en réalité, sont sans intérêt nutritif, très néfastes pour la santé et dont l’usage devrait être déconseillé voire encadré comme c’est la cas pour le tabac ou l’alcool.

Expérimentation et démonstration faciles à réaliser

Vous pouvez assez facilement vous rendre compte par vous-même des effets néfastes des produits laitiers à l’occasion de variations de votre consommation. Si d’aventure vous êtes amené à en consommer nettement plus qu’a votre habitude ou si au contraire vous réduisez significativement votre consommation, voire si vous la supprimez totalement, il ne vous faudra pas plus de quelques jours pour constater les premiers effets et au bout d’une dizaine de jours, d’énormes différences. A vous d’apprécier : mieux être, sensation de légèreté, digestion plus facile, meilleur sommeil et une silhouette qui, comme par miracle, s’affine, mais peut-être une sensation de manque comme quand on arrête de fumer lors des périodes de sevrage. Au contraire, lourdeurs digestives, flatulences nauséabondes, ballonnements, gueule de bois au réveil, prise de poids, douleurs, notamment articulaires, rhinites, eczéma etc. lors des périodes d’excès. Rien de tel que d’expérimenter par soi même pour prendre conscience de certaines réalités. Mon beau-frère, fervent adepte des produits laitiers, fit l’expérience, persuadé que j’exagérai. Il fut stupéfait du résultat. Dix kilos perdus en deux semaines. J’ai aussi pu lire sur des forums internet des témoignages de personnes ayant fait ce genre d’expérience, augmentant et diminuant plusieurs fois leur consommation pour être sûr que les effets qu’ils constataient étaient bien attribuables aux produits laitiers.

Certains prétendront que c’est la brutalité des changements qui provoque ces effets néfastes notamment parce que, pour digérer les produits laitiers, l’organisme doit produire une enzyme qui dégrade le lactose et cela nécessite un certain temps d’adaptation à l’issue duquel les effets de l’intolérance tels que les vomissements, les difficultés digestives, disparaissent. Mais comment expliquer que les autres effets néfastes (prise de poids, rhinites, sommeil difficile, etc.) perdurent dans le temps voire s’aggravent ? Comment expliquer que l’on constate quasi systématiquement leur atténuation, voire leur disparition lors des sevrages ? L’organisme produit naturellement de nombreux enzymes pour dégrader des aliments et lorsqu’il le fait, c’est immédiatement, au moment où l’aliment se présente dans l’intestin. Le fait que ce ne soit pas le cas avec le lait et qu’il faille jusqu’à plusieurs jours à l’organisme pour produire une enzyme montre que celui-ci est mal outillé pour dégrader les protéines du lait. Les conditions dans lesquelles cette enzyme est produite démontrent en fait l’inadaptation de l’organisme humain aux produits laitiers et non l’inverse.

Certains encore avanceront pour expliquer les effets néfastes des produits laitiers lors de variations importantes de leur consommation qu’il est normal que l’organisme ait du mal à gérer d’importants changements de régime alimentaire, que c’est justement ce qui explique la « tourista ». Mais ce phénomène n’existe qu’avec un régime alimentaire à base de produits cuits ou transformés. Avec une alimentation crue, du fait de la disponibilité saisonnière de la nourriture, les changements d’alimentation sont fréquents et ne posent aucun problème à l’organisme. On ne peut donc pas invoquer un tel argument pour dédouaner les produits laitiers d’autant que si vous expérimentez par vous-même et êtes attentifs aux fluctuations de votre état de santé, vous acquérrez vite la certitude que ce sont bien les produits laitiers qui doivent être mis en cause.

Si c’est pour le plaisir, choisissez de manger cru !

Pour ce qui est des petits plaisirs de la vie, tout comme l’alcool est superflu pour organiser et réussir une joyeuse fête, on peut, avec succès, éliminer les produits laitiers de la table sans compromettre son équilibre alimentaire. En effet, la nature met à notre disposition toutes sortes de nectars : fruits, légumes, oléagineux, poissons, viandes, œufs, algues, coquillages, etc. Vous en profiterez d’autant plus que vous les dégusterez tels qu’elle nous les offre. Consommés crus, des fruits tels que les noix de coco (jus ou chair), les chirimoyas, les safous, les variétés anciennes de melons ou de tomates, les figues et des centaines d’autres aliments naturels connus ou moins connus vous feront vivre des consistances, des saveurs, des plaisirs incomparables et des résultats surprenants en terme de bien-être.

Pour vous informer :

Lait, Mensonge et Propagande
La presse parle du livre "Lait, Mensonge et Propagande"
Vidéos : Interview de Thierry Souccar
Interview sur France-Inter

Autres livres à charge :

"Le lait une sacrée vacherie" du Dr Nicolas LE BERRE
"Ce lait qui menace les femmes" du Dr Raphaël NOGIER

Ailleurs sur le web :

NO MILK : Le site de référence américain
Le lait et les produits laitiers
"Le lait, nectar ou poison ? " - Sunday Times
Le lait, un poison ?
Diabète juvénile : La faute aux produits laitiers
Témoignage d’une personne ayant cessé les produits laitiers sur les conseils de son médecin