dimanche 27 mai 2012

Découvrez les fruits rouges du printemps

Avec les beaux jours s’opère un basculement des saveurs pour l’amateur de nourritures crues. Les fruits tant appréciés au cœur de l’hiver, notamment ceux qui nous viennent de pays chauds, oranges, mandarines, bananes, ananas pour ne citer que les plus courants, s’effacent au profit de petits fruits rouges bien de chez nous. C’est un peu comme une migration qui s’achève, sauf que ce sont les nourritures qui se sont déplacées et non ceux qui les mangent. Dès les prémisses de la belle saison nous quittons les saveurs exotiques pour retrouver dans nos jardins et nos forêts fraises, framboises, groseilles et cerises, toutes originaires de nos régions ou acclimatés depuis fort longtemps. Riches en antioxydants, en composés phénolique, en vitamines, en béta-carotène, ces fruits succulents sont réputés avoir un effet protecteur sur de nombreuses maladies comme le cancer, l’artériosclérose, les maladies cardio-vasculaires, etc. Les cerises aigres sont particulièrement riches en anti-oxydants. Fruits populaires, présents dans nos jardins et nos forêts, leurs saveurs tranchent avec celles de la saison froide, renouvellent les sensations gustatives, réactivent plein d’heureux souvenirs. Venant de votre jardin, pour peu que vous vous absteniez d’utiliser des produits chimiques, ils seront aussi bons, sinon meilleurs que ceux que vous trouverez dans le commerce. Ce sera notamment le cas pour les fraises dont la culture industrielle est consommatrice d’eau et de produits chimiques. En Espagne, des ONG locales et le WWF dénoncent cette culture à grande échelle. Déboisement et occupation illégale de zones protégées, assèchement de zones humides et des nappes phréatiques, utilisation de produits chimiques interdits en France comme la chloropicrine, un poison dangereux utilisé comme gaz de combat, saisonniers mal payés, mal logés, sans droits, tels sont les secrets de l’étonnante compétitivité des fraises d’Espagne. Elles sont d’un goût douteux, au sens propre comme au figuré. Préférez, lors de vos achats, les fruits biologiques. Même s’ils sont un peu plus chers, ils sont souvent plus goûteux et rassasient mieux et plus rapidement que leurs homologues dopés aux engrais chimiques. Dès les premiers beaux jours de printemps, alors que les arbres, encore mornes squelettes, commencent à verdir, quelques-uns d’entre eux s’habillent de flocons d’une neige lumineuse. Ce sont les merisiers en fleur. Repérez-les bien lors de vos promenades en forêt, dans un mois et de demi environ, ils seront criblés de points rouges : les cerises sauvages. Elles sont généralement d’un petit calibre mais leur goût est beaucoup plus prononcé que celui des cerises de cultivars du commerce. De même au raz du sol, le long des allées ou sur les pentes des fossés, d’autres points rouges apparaissent à la même époque : les fraises des bois. Elles aussi ont un goût prononcé qui emplit la bouche malgré leur petite taille. Leur teneur en antioxydants est bien supérieure à celle des fraises cultivées. La forêt n’est peut-être plus aussi nourricière qu’elle a pu l’être aux temps anciens, elle recèle néanmoins de belles surprises.