jeudi 23 décembre 2010

Où va le monde ? Est-on cuits ou peut-on encore y croire ?

J’ai assisté au colloque « Où va le monde ! » qui s’est tenu dans la salle Victor Hugo de l’assemblée Nationale le 10 décembre 2010 à l’initiative du député Yves Cochet. Limité à une après-midi, le programme était simple : une allocution d’ouverture d’Yves Cochet, et deux « tables rondes », la première intitulée « écologie et monde », la seconde « économie et monde ».

La première fut, à mon sens, la plus intéressante. D’ailleurs pour que mon propos se termine par le meilleur, je vais commencer par vous parler de la deuxième partie. A la question centrale qui était posée de nous éclairer sur ce que pouvait devenir notre monde dans les dix ans à venir, les trois intervenants présents, à savoir Serge Latouche, Susan George et Bernard Maris, ont tous répondus par quelque chose que j’ai interprété comme des soupirs désabusés révélant une incapacité à nous donner autre chose que du « ça va péter, probablement, peut-être, on ne sait pas quand, ce qui est sûr c’est que ça va de plus en plus mal ». L’intervention de Serge Latouche fut un désastre. Mélangeant le passé et le présent, juxtaposant l’empire romain et notre époque, Néron-Belusconi, César-Obama, et Sarkozy à je ne sais plus quel autre empereur romain, on avait peine à se retrouver dans ce discours où l’on apprenait que l’empire romain ne s’est effondré qu’en 1917 (si ma mémoire est bonne) et que l’empire de Charlemagne lui s’est bel et bien effondré. Bref un charivari dont je n’ai rien pu tirer de significatif. L’intervention de Susan George m’a paru tout aussi décevante. Catastrophisme sans issue et sans grand intérêt, pétri d’a priori et de jugements de valeur. Bernard Maris fut plus consistant dans ses propos puisqu’il tenta de prédire les tendances lourdes des prochaines années en se mettant dans le contexte de l’année 2000. Mieux que ces deux prédécesseurs mais pas franchement convaincant. Yves Cochet espérait des intervenants capables d’audaces intellectuelles, c’est raté.

Yves Cochet
Heureusement, ce qui s’était dit avant avait été d’un niveau nettement au dessus. En effet, dès l’entame, Yves Cochet, avec sa voix de stentor qui embrase l’assistance, a dénoncé les orientations budgétaires du gouvernement qui prévoit pour les quatre prochaines années une croissance de l’ordre de 2% par an. Des prévisions déconnectées de la réalité tant par l’ampleur des contrecoups de la crise d’octobre 2008 que par le contexte de déplétion de la production pétrolière et de tensions sur les ressources naturelles, notamment les matières premières dont certaines commencent à se raréfier. Il juge donc sévèrement l’autisme du gouvernement, enfermé dans les schémas économiques des trente glorieuses et ignorant ou feignant d’ignorer qu’ils sont caducs.
Jean-Marc Jancovici
Puis Isabelle Autissier a pris la parole pour nous dresser un tableau de nos sociétés modernes en « quatre soucis, deux vrais problèmes et un atout », les quatre soucis sont le climat qui déraille, la biodiversité qui s’étiole, les ressources qui s’épuisent, la pollution qui s’étale, les deux vrais problèmes sont celui de l’échelle de temps qui n’est pas la même pour la nature que pour les humains et celui de l’incapacité à imaginer les conséquences de nos actes et l’atout, la matière grise humaine d’autant plus abondante que l’espèce humaine pullule. Mais, me suis-je interrogé, est-ce vraiment un atout que cette matière grise si elle n’a pas plus d’imagination qu’une mouche qui se cogne contre une vitre ? Je n’ai guère eu le loisir de méditer sur cette contradiction, que déjà Yves Paccalet nous entraînait sur les chemins obscurs des pulsions humaines : la reproduction, la domination et le territoire pour finalement aboutir à cette conclusion : l’espèce humaine est malade de ses désirs. Avec Jean-Marc Jancovici, le propos est soudainement devenu saillant. Power-point à l’appui Jean-Marc nous a asséné des réalités qui claquent comme des coups de fouet. D’un coté les stocks de ressources qui se séparent en deux catégories : les renouvelables à l’échelle de temps humaine et les non renouvelables. De l’autre, les humains avec leur tête et leurs bras qui produisent, produisent, produisent, tant et si bien que non seulement les stocks de ressources non renouvelables s’épuisent, mais les renouvelables sont elles aussi drastiquement réduites à cause des diverses dégradations de l’environnement : pollutions, épuisement des sols, perte de biodiversité, etc. Une image projetée sur grand écran qui fait ressortir quelques évidences : C’est l’énergie qui permet l’extraction à grande échelle des ressources et le PIB n’est autre que le prix donné à la transformation de ces ressources. Deux constats simples qui expliquent la corrélation entre l’évolution de la consommation d’énergie et le PIB. Pas de ressources, pas d’économie. Pas d’énergie, pas d’économie. Or les deux viennent à manquer.
Et l’orateur suivant, Claude Bourguignon, ne fera qu’enfoncer le clou. Au début du 20ème siècle, la quantité de vers de terre était de l’ordre de 200 tonnes à l’hectare, elle n’est plus aujourd’hui que de 100 kg. Depuis plus de vingt ans qu’il les analyse dans toutes les régions du monde, Claude Bourguignon ne cesse de constater la constante et inexorable dégradation des sols. Partout où l’agriculture moderne mécanisée et intensive a remplacé les modèles agricoles traditionnels, les sols meurent, s’érodent, grossissent les rivières qui deviennent boueuses. 15 millions d’hectares sont ainsi détruits par an. 11% de désert au début du néolithique, 30 % aujourd’hui couvrent la surface du globe.

Alors où va le monde ? Les réponses à cette question ne sont pas venues des orateurs qui se sont contentés, en quelque sorte, de faire un état des lieux plutôt préoccupant. Elles se sont subrepticement introduites dans les débats au travers des questions du public. Premier constat, aucune de ces questions n’a porté sur la décroissance. Après avoir obtenu un succès d’estime dans les rangs écologistes, ce thème semble désormais laissé sur la touche (;-). Deuxième constat, l’absence d’un quelconque désarroi dans l’assistance mais au contraire une volonté de faire face, j’oserai même dire, d’en profiter. Oui, de profiter des chamboulements annoncés pour envisager l’inenvisageable et réveiller quelques utopies.
Ainsi, à la vision atavique d’un être humain dominateur et esclave de ses désirs présentée par Yves Paccalet et relayée par quelques autres conférenciers, une femme s’est insurgée, dénonçant ce qu’elle considère comme une conception très masculine qui n’est en rien indépassable. Et Yves Cochet d’appuyer ce propos en énumérant les différentes cosmologies décrites par Philippe Descola dans son livre « Par delà nature et culture » : La première, le naturalisme, sépare l’humanité du reste du monde et la place au dessus de tout, c’est l’ontologie qui caractérise nos sociétés. La seconde, l’analogisme, explique le monde par d’ésotériques croyances. La troisième, l’animisme, donne une âme et des sentiments à tout ce qui existe. La dernière, le totémisme, crée une filiation entre soi et un animal, un lieu ou un végétal. Par ce détour inattendu, Yves Cochet nous rappelle que non, notre modèle de civilisation n’est pas universel et que oui, d’autres sont possibles qui sont aussi valables et peut-être même préférables car mieux adaptés au monde qui vient.
Un autre participant a présenté cette nouvelle initiative qui "buzz" sur internet : les territoires en transition qui se proposent d’anticiper au niveau local et citoyen, ce que les pouvoirs publics refusent de voir, les conséquences du pic pétrolier. Pour rendre socialement acceptable la perte prévisible de pouvoir d’achat, la solidarité de proximité et la solidarité familiale sont plusieurs fois évoquées, voire souhaités.

Claude Bourguignon
A l’issue de la première table ronde les questions du public ont majoritairement porté sur l’agriculture. Sans doute convaincus par les arguments imparables de Jean-Marc Jancovici, le public s’enquière du futur de notre alimentation. Claude Bourguignon fut donc pressé de questions précises. Peut-on restaurer des sols abîmés ? Combien d’agriculteurs supplémentaires faudrait-il pour assurer l’alimentation de la population française avec une agriculture qui respecte les sols ? L’agriculture biologique peut-elle nourrir la planète ?
A ce flot de question Claude Bourguignon a répondu. Oui on peut restaurer des sols abîmés. Du simple paillage pour les sols affaiblis, au bois raméal fragmenté pour les sols très malades, il existe toute une panoplie de techniques, généralement facile à mettre en œuvre et qui peuvent se décliner différemment selon les latitudes. Alors pourquoi ne sont-elles pas mises en œuvre, lui rétorque-t-on ? Parce qu’elles sont jugées non rentables répond Claude Bourguignon qui enchaîne en affirmant que l’on peut obtenir des rendements au mètre carré bien supérieurs à ceux de l’agriculture intensive, par exemple en associant plusieurs cultures complémentaires. Seulement, ce sont des modes de cultures qu’on ne peut pas facilement mécaniser, qui donc souvent exigent davantage de main d’œuvre lors de la récolte. Oui, il est possible de nourrir la planète avec une agriculture qui respecte les sols, c’est l’inverse qui n’est pas possible ! L’agriculture intensive n’a jamais pu et ne pourra jamais nourrir la planète. Quand au nombre d’agriculteurs qui serait nécessaire pour assurer de manière pérenne et durable la sécurité alimentaire d’un pays comme la France, il faudrait qu’il augmente d’au moins un million, c'est-à-dire pratiquement quintupler par rapport à ce qu’il est aujourd’hui.

Dommage que le temps imparti à ce colloque n’ait pas permis d’aborder le thème de la santé qui est fortement corrélé avec celui de l’agriculture. Il n’aurait pas été inutile de rappeler quelques vérités sur l’explosion des allergies et des maladies chroniques dont certains scientifiques pensent qu’elles sont liées à la présence de résidus de produits phytosanitaires dans les aliments ; sur l’espérance de vie dont on nous promet qu’elle va continuer d’augmenter, mais dont on oublie de préciser que cela n’est possible que dans un contexte d’abondance d’énergie et de pétrole et à condition d’y consacrer des moyens de plus en plus importants ; sur les mauvaises habitudes alimentaires, notamment la nocivité de la cuisson révélée par le programme HEATOX ; etc. Et pour faire le lien avec l’intervention de Claude Bourguignon, il eut été pertinent de rappeler qu’une agriculture qui respecte les sols est d’abord et avant tout une agriculture qui produit les meilleurs aliments qui soient, les plus nutritifs et les plus nécessaire à notre santé.

Quoiqu’il en soit, la direction est donnée. Dans l’assistance la détermination est palpable. Certes des grenouilles censées nous gouverner continueront de croasser sur la croassance mais la relève est là, prête à l’action. Quarante ans durant, les faits ont confirmé les prospectives du club de Rome, les lanceurs d’alerte ont fait leur travail, la lente maturation des esprits s’est opérée, des expérimentations ont été faites, des savoir-faire acquis. Aujourd’hui le temps est venu de concrétiser l’avènement d’un monde nouveau engendré par la conscience collective de milliers d’anonymes qui ont compris que leur santé et l’avenir de leurs enfants dépendent de la santé de la planète et qui, envers et contre tout, agissent en conséquence. Ainsi va le monde.

L’alimentation ou la troisième médecine de Jean Seignalet


Médecines et Alimentation du futur de Philippe Desbrosses et Nathalie Calmé

L’Institut de Recherche en Agriculture Biologique pour l’Europe (IRABE)

L’espérance de vie : un alibi déplacé

L’espérance de vie en baisse

Les bienfaits de l’alimentation crue

Territoires en transition

Bois Raméal Fragmenté

Intelligence verte

Programme HEATOX

Claude Bourguignon sur Wikipédia

samedi 27 novembre 2010

Graines germées : un aliment économique au fort pouvoir nutritionel

Consommées sèches, trempées ou germées, les graines sont des aliments très intéressants, non seulement pour leurs qualités nutritives mais aussi parce qu’elles sont en général bon marché, faciles à stocker et à transporter. C’est donc une source de nutriments qu’il serait fort dommage de sous-estimer.
Souvent très dures à l’état sec (soja, lentilles, pois chiches), les graines se ramollissent grâce au trempage et deviennent ainsi consommables. La durée de trempage nécessaire diffère selon les graines : quelques heures suffisent pour le sésame, une nuit (environ 8 heures) pour les lentilles et le pois chiche, une journée pour le soja, plusieurs jours pour le maïs ou le chouffas. Le trempage sort les graines de leur dormance et enclenche le processus de germination ce qui a pour effet de modifier sensiblement la composition nutritionnelle et donc le goût. C’est pourquoi vous les préférerez, selon vos besoins du moment, tantôt sèches, tantôt simplement trempées, tantôt plutôt germées.
La germination nécessite souvent plus de soins que le simple trempage. Certaines graines doivent rester humides sans toutefois être détrempées ce qui signifie qu’il faut les passer sous l’eau et les rincer plusieurs fois par jour à moins que vous n’investissiez dans un germoir équipé d’un système de contrôle et de maintien d’humidité. Ces appareils qu’on trouve dans les magasins de produits biologiques, sont assez coûteux, énergétivores et pas absolument indispensables pour profiter des bienfaits des graines.

Quelques graines bon marché, très nourrissantes et faciles à préparer, parmi celles que j’utilise le plus souvent :

Les lentilles. Il en existe une multitude de variétés, la grosse lentille blonde, la verte du puy, le lentillon rose de champagne, la lentille belouga, la lentille corail, etc. Elles sont toutes consommables après une nuit de trempage et, une fois trempées, germent facilement au bout de quelques jours sans soins particuliers. Les lentilles sont une excellente source en phosphore, fer, cuivre et manganèse et une bonne source de vitamines B9, B1.

Le pois chiche. Une nuit de trempage lui suffit pour être consommable. Une fois trempé, il commence à germer dès le lendemain si la température est suffisante (il lui faut au moins 18°). Le pois chiche est une excellente source de manganèse et de cuivre ainsi que de folate (vitamine B9). Il contient de nombreux autres minéraux et vitamines.

Le sésame. Il peut se consommer sec. Quelques heures de trempage lui suffisent. Il commence à germer deux jours après trempage. Sec, trempé ou germé, ce sont chaque fois des goûts différents qui correspondent sans doute à des apports nutritifs différents. Le sésame regorge de minéraux. Il contient aux 100g presque neuf fois plus de calcium que le lait et il est riche en phosphore, magnésium, fer, zinc, manganèse, cuivre. C’est aussi une excellente source de fibres alimentaires.

Le seigle. Une bonne nuit de trempage est nécessaire et suffisante car, au-delà de ce laps de temps, il conserve une consistance relativement ferme, en tout cas beaucoup plus ferme que les lentilles ou le pois chiche par exemple. La germination est assez rapide

Pois chiche

Lentilles

Sésame

samedi 30 octobre 2010

Cuisson, chimie et alimentation : Dangers et solutions

Nocivité des aliments : influence des transformations et de la cuisson

Longtemps on a attribué à la cuisson toutes sortes de vertus. Celle de faciliter la digestion des aliments, celle de les rendre plus assimilables, celle encore de détruire les toxines ou les germes, etc. Il y a quelques années encore on allouait au système digestif la capacité de ne laisser passer que ce qui est assimilable par l’organisme et qu’en conséquence, grâce à cette barrière intestinale, il n’y avait aucun risque à transformer ses aliments. Ces croyances se sont écroulées les unes après les autres.
Dés le début du 20ème siècle les progrès réalisés dans la connaissance et l’analyse du système sanguin ont mis à jour le phénomène de la leucocytose digestive qui est une réaction de défense du système immunitaire face à l’invasion massive de molécules indésirables traversant la paroi intestinale suite à la consommation d’aliments cuits ou transformés. Cette découverte a suffi à terrasser définitivement le mythe de la barrière intestinale. Mais plus récemment on a aussi constaté l’absence de ce phénomène après l’ingestion d’aliments crus. Cela démontre d’une part que cuits, mélangés ou transformés, les aliments contiennent des agents, sinon toxiques du moins agressifs pour l’organisme, d’autre part que crus, ils ne contiennent pour l’essentiel que des nutriments compatibles et bien acceptés par l’organisme.
Certes, dans quelques rares cas, la cuisson peut éliminer certains composés parfois considérés comme pouvant être toxiques à haute dose comme par exemple l’acide oxalique des épinards, mais la cuisson, le broyage, les mélanges provoquent de multiples réactions chimiques qui produisent des milliers de substances différentes dont bon nombre ont des impacts sanitaires négatifs avérés. Dans les années 70 on a découvert la présence de furanes qui se synthétisent sous l’effet de la chaleur dans les aliments tels que le chocolat. Jusqu’en 2003, personne n’imaginait qu’un produit très toxique, l’acrylamide, fabriqué et utilisé industriellement, puisse être spontanément synthétisé par la cuisson et se retrouver, à des doses jusqu’à 1000 fois supérieures aux doses admissibles pour son usage industriel, dans des aliments aussi ordinaires que le pain, les biscottes, les gâteaux secs, les chips, le café, les arachides grillées, les gâteaux apéritifs, etc. La prédigestion supposée de la cuisson n’est en réalité qu’une succession de réactions chimiques complexes entre protéines, lipides et glucides qui produit des composés chimiques, appelés AGE pour Advanced Glycation End-product dont les effets sont délétères. Ces molécules, à l’origine de la leucocytose digestive, pénètrent dans les cellules et les étouffent, s’accumulent dans les espaces intercellulaires, se soudent les unes aux autres et bouchent les artères ou les veines, provoquent des surcharges pondérales et le vieillissement prématuré des tissus, nécrosent les vaisseaux sanguins, entretiennent les états inflammatoires et sont responsables de nombreuses affections.
Face à cette accumulation de charges, les pouvoirs publics commencent à se mobiliser. La commission européenne a, par exemple, lancé en 2003 le programme HEATOX, pour étudier les effets de la cuisson des aliments. Les Etats-Unis et le Canada ont lancé des programmes similaires bien que moins ambitieux. Les recherches menées dans le cadre du programme HEATOX ont confirmé la présence et la toxicité de l’acrylamide dans les préparations alimentaires les plus courantes et identifié plus de 800 autres molécules issues de la cuisson dont une cinquantaine fortement suspectées d’être aussi toxiques que l’acrylamide.

Il aura donc fallu plusieurs millénaires pour que l’on commence à prendre toute la mesure des conséquences sanitaires d’une pratique que l’on croyait innocente : La transformation des aliments. Il est une croyance répandue qui veut que la très grande capacité d’adaptation que l’on observe chez l’être humain dans de nombreux domaines, s’applique aussi à son alimentation. Hélas, toutes les études un peu fouillées le confirment, quelque soit la valeur culturelle des habitudes alimentaires, la physiologie humaine n’est manifestement pas adaptée à une alimentation transformée. Une telle alimentation soulève de nombreux problèmes de santé publique que les dérives actuelles de l’industrie agroalimentaire ont exacerbés au point de mettre en état de quasi faillite les systèmes d’assurance maladie de tous les pays développés. L’artificialisation à outrance de l’alimentation a un coût économique de plus en plus insupportable. Aux Etats-Unis le poids financier de l’obésité et du diabète dépasse, chaque année, la totalité des sommes investies dans la recherche spatiale depuis plus de cinquante ans qu’elle existe. Et ce coût ne cesse de s’alourdir. Plus de la moitié des américains sont obèses et les européens suivent le même chemin.


Les vertus insoupçonnées des végétaux non transformés

En parallèle à ces découvertes sur les méfaits de la transformation des aliments, d’autres recherches, encore trop rares, mettent en évidence les effets protecteurs voire curatifs des diverses parties consommables des végétaux (racines, tige, feuilles, fruits) et des animaux (poissons, crustacés, œufs, viandes) , effets généralement perdus après leur transformation. Ainsi, certaines vitamines sont détruites par la cuisson des légumes. L’adjonction de vitamines de synthèse comme cela se pratique couramment dans les conserveries industrielles ne suffit pas à compenser cette perte nutritive qui, à long terme, induit des carences. Selon l’ARC, les effets protecteurs, notamment contre le cancer, des fruits frais, liés aux antioxydants qu’ils contiennent, ne se retrouvent pas avec les antioxydants pris en compléments alimentaires à base d’extraits de fruits. Ces compléments alimentaires sont même soupçonnés de contrarier les traitements anticancéreux.
Ces études mettent en lumière un fait jusqu’à présent ignoré ou tout au moins mésestimé : Les nutriments contenus dans les végétaux sont bien plus nombreux que les quelques vitamines, minéraux ou oligo-éléments actuellement répertoriés et les processus d’assimilation de ces divers nutriments sont encore en grande partie méconnus. On ne sait pas grand-chose des interactions qui se produisent entre ces micro-nutriments et l’organisme lors de l’ingestion et la manière dont l’organisme utilise ces nutriments. Paradoxalement, on en sait davantage sur les effets néfastes de la transformation des végétaux que sur leurs propriétés nutritives et leurs multiples vertus à l’état brut. Cette ignorance cultive le manque d’attention portée à ce sujet d’importance en terme de santé publique.

Autre facteur supplémentaire et déterminant en faveur d’une alimentation crue

Des études scientifiques récentes ont mis à jour des mécanismes de régulation de la prise alimentaire et en ont décrypté le fonctionnement. Diverses expériences, menées notamment à l’Institut du goût de Dijon, ont montré que les perceptions olfactives et gustatives ne sont pas toujours stables mais peuvent varier sensiblement selon l’état de l’organisme. Avec des aliments consommés crus, cette variabilité s’observe d’une manière tangible et précise alors qu’avec les aliments cuits ou transformés elle devient beaucoup plus floue. Ces observations montrent qu’en présence d’aliments crus l’organisme réagit et influence notre comportement en rendant plus ou moins attractifs et agréables les aliments selon qu’ils correspondent ou non à nos besoins nutritionnels. En revanche, dès lors qu’ils sont apprêtés, cuisinés, mélangés, les multiples composés aromatiques synthétisés, la présence de substances chimiques artificielles et les saveurs particulières propres à l’univers culinaire déroutent et troublent les mécanismes de régulation qui n’orientent plus correctement nos comportements vers les aliments qui nous sont le plus nécessaires. En effet, ces mécanismes de régulation sont très anciens, inscrits dans la partie la plus ancienne de notre cerveau : le cerveau reptilien. Ils se sont mis en place et affinés au cours de millions d’années d’évolution dans un contexte pré-culinaire. La cuisson et la transformation des aliments, qui ne datent que de quelques millénaires, dix tout au plus, sont beaucoup trop récentes pour que notre génétique s’y soit adaptée. C’est ce qui explique que les mécanismes de régulation ne fonctionnent vraiment bien qu’avec les aliments consommés crus, non mélangés, ni assaisonnés.
Ceux qui n’ont pas encore l’habitude de manger cru s’étonnent parfois d’apprendre que le goût d’un aliment puisse varier. Il suffit pourtant de manger cru suffisamment souvent des légumes ou des fruits pour s’en rendre compte. Les variations de goût de certains aliments sont particulièrement nettes et rapides : l’ananas, la figue, ou le miel par exemple peuvent être succulents puis tout d’un coup brûler la langue empêchant derechef tout excès. La régulation de la prise alimentaire par le cru présente de nombreux avantages.
  • Elle évite les surconsommations et prévient les carences puisque c’est l’organisme lui-même qui pilote la prise alimentaire. Il nous attire vers ce dont il a besoin et nous dissuade de manger au-delà de ce qui est nécessaire à notre métabolisme.
  • Elle transforme les repas en moments de ravissements gastronomiques parce qu’elle repose sur notre inclination naturelle à aller vers le plaisir et à fuir le déplaisir.
  • Elle fait de nos après-repas des moments sereins. On sort de table rassasié, avant d’avoir la peau du ventre prête à éclater et on ne ressent pas le besoin de grignoter dans la journée.
  • Elle nous épargne le souci de la préparation des repas. Une bonne table se fait simplement par la qualité et le choix de fruits, légumes, produits animaux, miels, oléagineux, fruits de mer, etc. et non par le labeur aux fourneaux.

Encourager la recherche sur l’alimentation crue.

Dans tous les pays développés ou en voie de développement les maladies liées à une mauvaise alimentation : obésité, diabète, maladies cardio-vasculaires, etc. sont en progression constante et touchent des classes d’âge de plus en plus jeunes. Alors que l’espérance de vie n’a cessé d’augmenter depuis près de deux siècles on s’aperçoit aujourd’hui qu’elle pourrait, non pas stagner mais régresser, notamment aux USA où ce phénomène est déjà constaté dans certains états. Il s’expliquerait à la fois par l’augmentation de la morbidité et par la récession économique qui sévit dans ces états. Au-delà des considérations sanitaires, ce sont aussi les modes de production et de distribution de cette alimentation si nocive qui interpellent : gaspillages de nourriture, pollutions des sols et des rivières, menaces sur la biodiversité, bilan carbone désastreux, etc. Le réchauffement climatique, la raréfaction des ressources pétrolières, les menaces sur la biodiversité sont autant de facteurs qui hypothèquent la viabilité de nos économies et en particulier de nos systèmes de santé et de production alimentaire. Le pétrole est l’oxygène de nos sociétés modernes. Dans un monde sans pétrole quelle place pour l’agriculture intensive que nous connaissons aujourd’hui ? Quel avenir pour les OGM qui ne font que prolonger ou tenter de le faire, un modèle agricole insoutenable ? Que deviendront nos systèmes de santé sur-médicalisés et hyper-technologiques ? Les sommes considérables dépensées pour les OGM, la mutagenèse, les biotechnologies ou dans la recherche de médicaments contre les maladies modernes, le sont sans doute en pure perte. Pour préparer le monde de demain qui, pour survivre, devra se libérer de sa dépendance aux énergies fossiles et ménager les ressources naturelles, nous devons trouver des solutions pour nous nourrir sans détruire la planète ni notre santé. De telles solutions préventives existent, que ce soit dans le domaine de l’agriculture ou de la santé. Elles mériteraient qu’on y consacre beaucoup plus de moyens et surtout des efforts de recherche conséquents pour se développer. Faudra-t-il que nos sociétés aient le couteau sous la gorge pour qu’elles se décident à abandonner la fuite en avant vers le monde d’hier et à investir massivement dans celui qui nous attend demain matin ?

mercredi 29 septembre 2010

Consommation de viande et respect de la vie animale

Consommation de viande et écologie
Les végétariens ont sans nul doute raison de dénoncer l’impact écologique de la consommation de viande des pays riches. Leurs arguments ne sont guère contestables, ni contestés, même par ceux qui ne sont pas végétariens. Les destructions massives de forêts primaires pour la production d’aliments pour le bétail, l’univers concentrationnaire des élevages industriels, le bilan carbone de la filière viande dans son ensemble, etc. sont autant d’aberrations qu’il faut dénoncer. Mais ces récriminations s’adressent d’abord et avant tout à un mode de production et de distribution qu’il est urgent de réformer. Invoquer un principe intangible de respect de la vie résout peut-être radicalement le problème mais cette position purement idéologique correspond-elle aux réalités physiologiques ?

Sommes-nous fait pour manger de la viande ?

En effet, la consommation d’animaux par d’autres animaux est omniprésente dans la nature et constitue même un des fondements des cycles biologiques et des équilibres des biotopes. Au-delà des positionnements philosophiques ou sentimentaux se pose donc la question suivante : "l’espèce humaine est-elle faite pour manger de la viande ?" Ou, posée autrement : "la consommation de viande est-elle nécessaire à notre équilibre nutritionnel ?" La consommation de viande est présente depuis la nuit des temps dans la quasi-totalité des populations humaines. Elle est avérée chez toutes les espèces humaines préhistoriques (Cro-Magnon, Neandertal, etc.) et chez la majorité des peuples d’hier ou d’aujourd’hui. Contrairement à la cuisson des aliments qui remonte seulement à quelques milliers d’années et qui tendait jusqu’à récemment à se généraliser, la consommation de viande et de poissons constitue un comportement pré-culturel très ancien. Cela donne à penser d’une part que le système digestif humain est capable d’assimiler la viande et d’autre part que cette aptitude est liée à des nécessités nutritionnelles. Si la viande ne faisait pas partie de la palette alimentaire humaine, si notre système digestif n’avait pas la capacité de dégrader les chairs animales, notamment crues, comment les Inuits et autres peuples esquimaux auraient-ils pu survivre dans des déserts glacés totalement dépourvus de végétaux pendant plus de la moitié de l’année ? Jamais ils n’auraient pu s’y établir et coloniser ces contrées peu hospitalières des millénaires durant.
Bien que l’être humain soit un être culturel, évolué spirituellement, il ne suffit pas de décréter comme régressif ou immoral le fait de manger de la viande pour d’emblée s’exonérer des contraintes biologiques ou physiologiques de notre nature humaine. L’être humain est omnivore, sa palette alimentaire est très ouverte et c’est sans doute ce qui lui a permis de s’implanter dans toutes les régions, même les plus désertiques. Il est peut-être possible pour certains de vivre en bonne santé en mangeant peu de viande et peu de sous-produits animaux, mais s’en passer totalement et en toute circonstances, y compris du poisson, des œufs et des produits marins comme le suggèrent certains végétariens n’est peut-être pas recommandé pour certaines personnes telles que les enfants ou les femmes enceintes. On sait aujourd’hui que la plupart des produits animaux tels que les viandes, les poissons, les oeufs ou les coquillages contiennent certains nutriments, notamment des acides aminés et certaines vitamines qu’on ne retrouve pratiquement pas dans les produits végétaux. C’est le cas, par exemple, de la vitamine B12 essentielle à la fabrication de toutes les cellules du corps.

Respect de la vie
La consommation de viande est-elle compatible avec le respect de la vie ? Le lion ne tue pas par plaisir mais par nécessité biologique. Mais l’être humain qui possède cette conscience de lui-même qui lui rappelle à la fois l’importance et la fragilité de la vie, peut-il tuer pour manger comme peut le faire n’importe quel prédateur ? Les témoignages rapportés par de nombreux anthropologues nous enseignent que cette question n’hante pas que les esprits des végétariens occidentaux mais constituent une préoccupation de tous les peuples chasseurs-cueilleurs. En effet ces peuples de toutes les régions du monde et aux traditions millénaires entretiennent avec leur environnement naturel avec lequel ils vivent en symbiose, une relation très personnifiée. Pour eux les animaux sont des êtres sensibles, des esprits comme eux doués de pensées, de sentiments. Ils ont à l’égard de tous les animaux une considération proche de celle que nous accordons à nos animaux de compagnie. Aussi tuer, même pour manger, est-il un acte, non pas anodin, mais au contraire souvent empreint d’une certaine culpabilité si l’on en croit les pratiques rituelles qui l’accompagnent. Des rituels qui visent, soit à remercier l’esprit de l’animal d’avoir donné son corps, soit solliciter son pardon, soit encore apaiser sa colère ou celle des esprits de la forêt. Ce qui peut surprendre, c’est que, malgré le statut que ces peuples accordent à l’animal, ils ne s’interdisent pas de le tuer pour le manger même dans des régions du monde où les ressources naturelles végétales sont si variées et abondantes qu’on pourrait croire que la consommation de viande n’est pas indispensable à la survie. Preuve s’il en est qu’elle est un élément important de la palette alimentaire humaine.


Pourquoi la viande crue ?
Manger cru permet de mieux respecter les mécanismes de régulation de la prise alimentaire dont dispose l’organisme. Dès lors que les aliments sont apprêtés, cuisinés, mélangés, des goûts nouveaux sont fabriqués. Les arômes de la cuisson et les mélanges de saveurs troublent les mécanismes de régulation de notre système sensoriel. Cela incite donc à consommer beaucoup trop et donc à produire beaucoup trop. A l’inverse, le fait de manger cru, que ce soit de la viande, des œufs, du poisson, des fruits de mer ou encore toutes sortes de végétaux ou de fruits, met notre organisme, par l’entremise de ce système sensoriel, en prise directe avec notre environnement. Nul artifice n’interfère dans la relation qui se crée. Les sensations d’appétence s’ajustent aux besoins du corps sans même qu’on en soit conscient. Cette adéquation fait que, même si on se régale, on ne mange pas plus que nécessaire. La satiété vient plus vite, d’une manière plus nette et s’avère plus durable sans que le plaisir gastronomique en soit diminué, bien au contraire. La consommation de viande dans les pays riches est très largement excessive du fait notamment de cette absence d’auto-régulation. Cuite et apprêtée ou sous forme de charcuterie, la viande y est présente à quasiment tous les repas. A l’inverse, pour ceux qui mangent cru, elle n’est consommée que rarement, lorsque les autres sources de protéines végétales ou animales telles que les poissons, les crustacés ou les œufs font défaut.

Importance des conditions de vie des animaux de boucherie
Même si les mécanismes de régulation du corps incitent à consommer d’une façon plus exceptionnelle et en plus faible quantité de la viande crue, celle-ci doit néanmoins être d’excellente qualité. Bien évidemment elle doit être exempte de parasitoses telles que la trichinose ou la toxoplasmose qui se développent lorsque les conditions sanitaires des élevages sont médiocres : animaux nourris avec des déchets d’alimentation humaine ou en contact avec des rongeurs qui eux-mêmes se nourrissent de restes d’aliments humains ou en contact avec des déjections de chiens ou de chats, etc. Mais il ne suffit pas que les élevages soient conformes aux normes sanitaires pour faire une viande de bonne qualité. En effet, l’alimentation et les conditions de vie des animaux déterminent les qualités nutritives de la viande et la pertinence de l’auto-régulation. Dans les élevages industriels l’alimentation enrichie, dans le but d’obtenir une croissance rapide, et les conditions de vie concentrationnaires contribuent à fragiliser les bêtes et favorisent le développement de nombreuses pathologies combattues avec force médicaments. La viande issue de ces élevages est donc chargée de résidus liés à une assimilation imparfaite de la nourriture et de résidus médicamenteux. Elle est moins équilibrée et plus troublante pour les mécanismes de régulation que celle d’animaux vivant en totale liberté et qui se nourrissent de ce qu’ils trouvent dans un environnement naturel. En définitive, pour obtenir une viande de bonne qualité, c'est-à-dire une viande qui se digère facilement et n’est vraiment savoureuse que si l’organisme en a réellement besoin, la qualité de vie des animaux est primordiale. Une telle viande ne peut provenir que d’un élevage où les animaux vivent leur vie librement dans leur environnement naturel, sans aucun apport de nourriture artificiel quelle que soit l’époque de l’année.
Et même si vous ne souhaitez pas la manger crue, plutôt que d’acheter une viande bon marché provenant d’élevages qui polluent les terres, surchargent de nitrates les rivières, provoquent la prolifération d’algues vertes sur les côtes Bretonnes et font subir aux animaux une vie épouvantable, achetez une viande, peut-être un peu plus chère, mais une viande provenant d’un élevage de plein air où l’on respecte la vie animale. Ainsi, non seulement vous achetez une viande plus goûteuse et meilleure pour votre santé mais vous faites en même temps un acte écologique. En effet, par ce geste, vous permettez à des éleveurs de sortir du système productiviste qui dégrade la planète, vous remplacez les vastes étendues de monocultures céréalières destinées à l’alimentation du bétail par des pâturages arborés où la biodiversité peut se développer, vous favorisez ainsi le développement de la vie sauvage, enfin, vous valorisez le travail de l’éleveur qui n’est plus simplement un producteur de viande mais aussi un protecteur de la nature.


Sources de protéines en alimentation crue

Bienfaits de l’alimentation crue

lundi 30 août 2010

Est-il dangereux de boire du lait ?

Quelle place pour le lait dans une alimentation équilibrée ?


Pourquoi Jean-Marie Bourre, président du conseil scientifique des industries laitières prend-il la peine d’écrire un livre intitulé « Est-il dangereux de boire du lait ? » ? Cet aliment, autrefois considéré comme inoffensif, serait-il potentiellement dangereux ? Représentant les intérêts de l’industrie du lait, Jean-Marie Bourre s’en défend mais ne convainc pas. Car la mise en cause du lait et des produits laitiers ne date pas d’hier et nombreux sont les médecins qui vont à l’encontre des recommandations que l’on trouve encore parfois et déconseillent à leurs patients le lait et les produits laitiers. Que leur reproche-t-on ?

Sommes-nous devenus des veaux ?

D’abord le lait de vache est, par nature, l’aliment complet et riche de tout ce qui est nécessaire … au veau. Les hormones, protéines, matières grasses, minéraux, etc. sont « taillés sur mesure » pour la croissance d’un animal qui va prendre 135kg en six mois. L’être humain n’ayant pas la destinée des bovins, un tel lait n’est pas adapté à son organisme. Il constitue même un poison mortel pour le bébé. Les laits dits « maternisés » sont des laits de vache dont on a enlevé les composants les plus nocifs. C’est une évidence encore trop souvent sous-estimée, l’aliment le plus complet, le plus riche et le plus nécessaire à la croissance physique, intellectuelle et affective d’un nouveau né est le lait maternel.

Il n’est pas usuel dans la nature qu’un animal adulte boive du lait et encore moins qu’il boive le lait d’une autre espèce. Ce n’est que depuis quelques milliers d’années seulement (5000 ans en France), que certaines populations humaines le font. L’usage intensif du lait dans l’alimentation ne remonte, quand à lui, à guère plus d’un siècle. Avant le 20ème siècle les vaches ne produisaient que quelques litres de lait par jour pendant la période d’environ six mois d’allaitement des jeunes veaux auxquels ce breuvage était essentiellement destiné. La consommation de lait ou de fromage était d’autant plus modérée que les moyens de conservation de l’époque ne permettaient pas d’en assurer la distribution dans de bonnes conditions sanitaires. La sélection des vaches laitières n’a commencé qu’à partir de la fin du 19ème siècle. Ce n’est qu’au cours des cinquante dernières années que le lait de vache a pris la place prépondérante qu'il occupe encore dans la nutrition des enfants, mais aussi des adultes. Aujourd’hui une vache laitière produit jusqu’à 60 litres de lait par jour toute l’année. Dans ces conditions peut-on encore considérer le lait comme un produit naturel ?

Des allégations santé scandaleuses

Le lait est aussi vanté pour sa teneur en calcium. Un argument fallacieux lorsqu’on sait que l’ostéoporose est très fréquente dans les pays qui consomment beaucoup de lait (Norvège, Etats-Unis) et quasiment inexistante dans les pays qui en consomment pas ou peu (Asie, Chine, Japon -- avant l’adoption des modes alimentaires occidentales --). Une vaste étude épidémiologique, menée par Walter Willett de l'Université Harvard, au cours de laquelle 77 000 infirmières ont été suivies pendant douze ans en est arrivé à la conclusion que la consommation de lait n'avait aucune incidence pour diminuer le risque de fractures et ne prévenait pas l’ostéoporose. L'Université Harvard a également produit une étude qui établit un lien entre la consommation de produits laitiers et le risque de développer le cancer de la prostate. Les chercheurs ont suivi près de 21 000 médecins pendant dix ans. Ceux qui consommaient deux portions et demi de produits laitiers par jour avaient un risque 34 % plus élevé de développer la maladie que ceux qui consommaient moins d'une demi portion par jour. Ces résultats, selon Walter Willett de la Harvard School of Public Health, confirment d’autres études qui ont démontré un risque accru de cancer de la prostate lié à une grande consommation de lait. Les chercheurs ont, par ailleurs, découvert que le calcium était impliqué dans la survenance de ces cancers.

Le lait et les produits laitiers sont aussi sérieusement mis en cause dans un certain nombre de pathologies graves comme par exemple le diabète juvénile. Une étude faite à l’université d’Helsinki (Virtanen et Aro : "Les facteurs alimentaires dans l’étiologie du diabète", Ann. Med. 26(6):469- 478, déc. 1994), a mis en évidence des liens de cause à effet entre la consommation de lait de vache et des insuffisances en insuline chez les bébés. Des scientifiques italiens ont noté des effets similaires lors de l’analyse de données concernant les enfants diabétiques. Leur conclusion montrait également une relation absolue de cause à effet entre la consommation de lait et le diabète, (Fava et al., "relation entre la consommation de produits laitiers et l’apparition du diabète mellite insulino-dépendant ("IDDM") chez l’enfant en Italie", Diabetes Care [traitement du diabète] 17(12):1488-90, déc. 1994). Des chercheurs de l’université du Colorado ont publié un article dans le Journal des recherches en endocrinologie où ils indiquaient qu’une peptide d’albumine bovine était un déclencheur du diabète mellite insulino-dépendant (Norris et Pietropaolo, J. Endocrin. Invest. 17(7):1488- 1490, juillet-août 1994). Lors d’une expérience très contrôlée faite sur des rats par des scientifiques canadiens, il a été noté que la consommation précoce de lait de vache était liée à l’apparition du diabète. Des savants ont fait ce lien entre la consommation précoce de protéines bovines et l’incidence de diabète à la fois chez les rongeurs et chez les humains. Leurs travaux furent publiés dans le numéro de février 1994 du Journal of Immunology (Journal sur l’immunologie). Toutes ces études montrent que les produits laitiers sont fortement déconseillés aux bébés et aux jeunes enfants.

D’autres études montrent que le lait et les produits laitiers favorisent les maladies inflammatoires, colites, otites, rhinites, etc. Les chandelles qui coulent du nez sont habituelles chez les enfants en bas âge nourris aux produits laitiers. C’est pourquoi de nombreux médecins déconseillent le lait animal et ses produits dérivés malgré des préconisations que l’on trouve encore ici ou là.

Thierry Souccar, auteur du livre « Le lait, mensonges et propagande » dénonce les scandaleuses allégations santé propagées par l’industrie laitière qui présente comme indispensables à une bonne santé et à la croissance des enfants des produits qui, en réalité, sont sans intérêt nutritif, très néfastes pour la santé et dont l’usage devrait être déconseillé voire encadré comme c’est la cas pour le tabac ou l’alcool.

Expérimentation et démonstration faciles à réaliser

Vous pouvez assez facilement vous rendre compte par vous-même des effets néfastes des produits laitiers à l’occasion de variations de votre consommation. Si d’aventure vous êtes amené à en consommer nettement plus qu’a votre habitude ou si au contraire vous réduisez significativement votre consommation, voire si vous la supprimez totalement, il ne vous faudra pas plus de quelques jours pour constater les premiers effets et au bout d’une dizaine de jours, d’énormes différences. A vous d’apprécier : mieux être, sensation de légèreté, digestion plus facile, meilleur sommeil et une silhouette qui, comme par miracle, s’affine, mais peut-être une sensation de manque comme quand on arrête de fumer lors des périodes de sevrage. Au contraire, lourdeurs digestives, flatulences nauséabondes, ballonnements, gueule de bois au réveil, prise de poids, douleurs, notamment articulaires, rhinites, eczéma etc. lors des périodes d’excès. Rien de tel que d’expérimenter par soi même pour prendre conscience de certaines réalités. Mon beau-frère, fervent adepte des produits laitiers, fit l’expérience, persuadé que j’exagérai. Il fut stupéfait du résultat. Dix kilos perdus en deux semaines. J’ai aussi pu lire sur des forums internet des témoignages de personnes ayant fait ce genre d’expérience, augmentant et diminuant plusieurs fois leur consommation pour être sûr que les effets qu’ils constataient étaient bien attribuables aux produits laitiers.

Certains prétendront que c’est la brutalité des changements qui provoque ces effets néfastes notamment parce que, pour digérer les produits laitiers, l’organisme doit produire une enzyme qui dégrade le lactose et cela nécessite un certain temps d’adaptation à l’issue duquel les effets de l’intolérance tels que les vomissements, les difficultés digestives, disparaissent. Mais comment expliquer que les autres effets néfastes (prise de poids, rhinites, sommeil difficile, etc.) perdurent dans le temps voire s’aggravent ? Comment expliquer que l’on constate quasi systématiquement leur atténuation, voire leur disparition lors des sevrages ? L’organisme produit naturellement de nombreux enzymes pour dégrader des aliments et lorsqu’il le fait, c’est immédiatement, au moment où l’aliment se présente dans l’intestin. Le fait que ce ne soit pas le cas avec le lait et qu’il faille jusqu’à plusieurs jours à l’organisme pour produire une enzyme montre que celui-ci est mal outillé pour dégrader les protéines du lait. Les conditions dans lesquelles cette enzyme est produite démontrent en fait l’inadaptation de l’organisme humain aux produits laitiers et non l’inverse.

Certains encore avanceront pour expliquer les effets néfastes des produits laitiers lors de variations importantes de leur consommation qu’il est normal que l’organisme ait du mal à gérer d’importants changements de régime alimentaire, que c’est justement ce qui explique la « tourista ». Mais ce phénomène n’existe qu’avec un régime alimentaire à base de produits cuits ou transformés. Avec une alimentation crue, du fait de la disponibilité saisonnière de la nourriture, les changements d’alimentation sont fréquents et ne posent aucun problème à l’organisme. On ne peut donc pas invoquer un tel argument pour dédouaner les produits laitiers d’autant que si vous expérimentez par vous-même et êtes attentifs aux fluctuations de votre état de santé, vous acquérrez vite la certitude que ce sont bien les produits laitiers qui doivent être mis en cause.

Si c’est pour le plaisir, choisissez de manger cru !

Pour ce qui est des petits plaisirs de la vie, tout comme l’alcool est superflu pour organiser et réussir une joyeuse fête, on peut, avec succès, éliminer les produits laitiers de la table sans compromettre son équilibre alimentaire. En effet, la nature met à notre disposition toutes sortes de nectars : fruits, légumes, oléagineux, poissons, viandes, œufs, algues, coquillages, etc. Vous en profiterez d’autant plus que vous les dégusterez tels qu’elle nous les offre. Consommés crus, des fruits tels que les noix de coco (jus ou chair), les chirimoyas, les safous, les variétés anciennes de melons ou de tomates, les figues et des centaines d’autres aliments naturels connus ou moins connus vous feront vivre des consistances, des saveurs, des plaisirs incomparables et des résultats surprenants en terme de bien-être.

Pour vous informer :

Lait, Mensonge et Propagande
La presse parle du livre "Lait, Mensonge et Propagande"
Vidéos : Interview de Thierry Souccar
Interview sur France-Inter

Autres livres à charge :

"Le lait une sacrée vacherie" du Dr Nicolas LE BERRE
"Ce lait qui menace les femmes" du Dr Raphaël NOGIER

Ailleurs sur le web :

NO MILK : Le site de référence américain
Le lait et les produits laitiers
"Le lait, nectar ou poison ? " - Sunday Times
Le lait, un poison ?
Diabète juvénile : La faute aux produits laitiers
Témoignage d’une personne ayant cessé les produits laitiers sur les conseils de son médecin

samedi 31 juillet 2010

Solutions pour nourrir la planète : La nature ou les experts ?

Avec les beaux jours, je ne résiste pas à l’appel de la nature. La vie urbaine me paraît tout à coup pesante, sale, étriquée lorsque le temps devient plus clément, que le soleil incite à se dévêtir et que la nature s’épanouit somptueusement. Ce n’est pas la nature proprette et corsetée des jardins publics qui m’attire, ni celle morne et monotone des champs de blé mais la nature sauvage et indocile, abandonnée à elle-même, celle des herbes hautes, des frondaisons ombragées, des taillis tentaculaires, des bords de chemin encombrés de mauvaises herbes. Et même si je trouve à ces milieux quelque peu épargnés de la tutelle humaine ce charme qui est celui de la spontanéité de la vie s’exprimant sans consigne ni contrainte, ce n’est pas tant la beauté que j’aime, mais la générosité de cette nature qui donne, sans qu’on ne lui ait rien demandé, les meilleures nourritures. J’aime cueillir dans la nature, grimper sur l’arbre comme je le fis sans doute il y a longtemps sur les genoux de ma mère, pour gober ce fruit qui pend à ses branches, ou m’aventurer dans les jupes d’un taillis pour y happer ses baies. Je me sens alors exister, non seulement par le plaisir d’être là au milieu d’elle, mais aussi parce que je fais partie d’elle, au même titre que l’abeille qui butine, le mulot qui se terre, le chevreuil qui me fuit, le renard dont je n’ai pu voir que les traces près d’une flaque.
Chaque année, la nature me distille quelques uns de ses secrets : des plantes que je côtoyais sans les voir et qui se révèlent être comestibles ou médicinales, des baies sauvages dont j’ignorais l’existence et qui sont délicieuses, et chaque année je m’étonne de l’opulente prodigalité de cette nature livrée à elle-même. Grandit alors en moi ce sentiment qu’il n’est guère nécessaire de la maltraiter pour obtenir d’elle de quoi se nourrir. Un sentiment étayé par de nombreux témoignages qui fleurissent sur internet sur les alternatives au modèle agro-industriel. Parmi elles, la permaculture qui a tout particulièrement retenu mon attention, justement parce qu’elle consiste à obtenir beaucoup en intervenant peu. Cultiver la terre en lui laissant le temps de donner ce qu’elle peut donner, en respectant ses rythmes et ses contraintes et obtenir en contrepartie l’abondance, voilà une voie d’avenir pour nourrir la planète.

N’est ce là qu’utopie ? Non, je ne le crois pas. Je suis même tout à fait convaincu du contraire. N’est-il pas trop utopique de croire que l’on peut nourrir durablement la planète en la maltraitant comme le fait ce système agro-industriel qui privilégie l’avantage économique au détriment de tout le reste : pollution des rivières et des nappes phréatiques, algues vertes, problèmes sanitaires liés à une nourriture de qualité médiocre et à une surproduction de viande, impacts sur le réchauffement climatique, réduction de la biodiversité, disparition des abeilles, etc. ? N’est-il pas illusoire de croire que ce système, rentable pour quelques uns, ruineux pour tous les autres, ait quelque avenir ?

Connaissez-vous l’IAASTD (International Assessment of Agricultural Science and Technology for Development en français l’EISTAD pour Evaluation Internationale des Sciences et Technologies Agricoles pour le Développement) ? Dans le flot d’une actualité souvent déprimante, ni la création de ce groupe de travail en 2002, ni la publication de son premier rapport de synthèse en 2008 n’ont émergé dans les média. Ses conclusions sont pourtant d’une importance capitale pour l’avenir de ce monde. Jugez-en. Créé à l’initiative de la Banque Mondiale, il s’agit d’un groupe de travail intergouvernemental, interdisciplinaire et polyphonique impliquant des ONG, des entreprises, des instituts de recherche, des organismes internationaux comme la FAO, l’UNESCO, l’UNPD, etc.. Son but est d’être un outil d’aide à la décision pour tous les gouvernements et les décideurs de la planète. Son premier rapport dont la rédaction a mobilisé plus de 400 experts internationaux sur trois ans, est sans complaisance.
Il critique l’agriculture intensive, qui réduit la biodiversité, lessive et pollue les sols, pointe les risques environnementaux et sociaux liés aux OGM, dénonce les brevets qui limitent la recherche, préconise l’agriculture biologique, affirme que la sécurité alimentaire des populations, notamment les plus pauvres, passe par le maintien voire le développement d’une agriculture paysanne et appelle à une réorientation de la recherche. Selon ces experts, les rendements obtenus par l’agriculture intensive pourraient être égalés voire dépassés en agriculture biologique si la recherche s’intéressait davantage à l’étude des écosystèmes, aux interactions entre les différents végétaux et animaux qui les composent, à la façon dont ces milieux s’équilibrent plutôt que de se focaliser sur l’éradication de tel ravageur ou de telle maladie.

L’agriculture biologique, la biodynamie, la permaculture ainsi que de nombreuses techniques connexes comme la fertilisation par le BRF (Bois Raméal Fragmenté), la culture sans labour, la lutte intégré des ravageurs, la conservation et la diffusion de variétés anciennes, etc., toutes ces approches longtemps dénigrées, voire pour certaines refoulées dans l’illégalité, sont aujourd’hui considérées par les experts de l’IAASTD, non seulement comme pertinentes et efficaces, mais incontournables pour assurer la pérennité de l’approvisionnement alimentaire. A l’inverse l’agriculture intensive et tout le modèle économique basé sur la grande distribution sur lequel il s’appuie, jusqu’à récemment vantés comme LA solution, apparaît aujourd’hui comme LE problème à résoudre pour nourrir la planète.

Faire avec la nature et non contre elle. Tel est en définitive la démarche préconisée par ces experts. Ce n’est donc pas une utopie, la nature sait être généreuse et abondante pourvu qu’on la respecte. L’attrait qu’elle suscite par sa magnificence, par ses paysages grandioses, par son exubérance et ses richesses infinies doit nous rappeler qu’elle n’est pas là simplement pour le spectacle mais qu’elle est tout à la fois notre garde-manger et notre armoire à pharmacie, qu’elle nous offre gracieusement le gîte et le couvert.

Les biotechnologies modernes ne sont pas adaptées aux petits agriculteurs

Tous les documents sur IAASTD

L’IAASTD vu par les ONG

Article sur la permaculture

Permaculture dans Wikipédia

Le site français sur la permaculture

Forum français sur la permaculture

mercredi 23 juin 2010

Détoxination, élimination : La casse, le fruit du bien-être durable

L’alimentation crue est un fort contributeur du bien-être durable. Parmi tous les aliments que l’on peut manger crus, certains ont des propriétés particulièrement intéressantes. Il en est ainsi de la casse.

Qu’est-ce que la casse ?

La casse est un fruit qui se présente sous la forme d’un long bâton. En fait il s’agit d’une longue gousse faite d’un bois dur, ligneux et friable. Lorsqu’on l’écrase, avec un casse noix par exemple, elle se fendille dans sa longueur, ce qui permet de l’ouvrir. On découvre alors des graines dures, séparées par des membranes, sortes de rondelles très fines et rigides, recouvertes d’une pulpe noire qui constitue la seule partie consommable. Ce fruit est très particulier du fait de ses propriétés.


Il provient d’un arbre tropical et sub-tropical, de taille moyenne, originaire des Indes, de la famille des Caesalpiniaceaes, auquel on attribue diverses appellations : Faux séné, Averse dorée, Cassia ou Canéfier. Cet arbre au feuillage caduc, au port arrondi et étalé, fleurit à partir de la fin du printemps et durant tout l’été en grappes parfumées. Sa fleur est la fleur nationale de la Thaïlande, nommée rajapreuk, et qui symbolise la royauté Thaï.

Cet arbre magnifique est un réservoir de molécules thérapeutiques. En décoction les feuilles sont souveraines contre la fièvre, les dysenteries, la toux. L’écorce réduite en poudre est utilisée contre les piqûres de moustiques et les morsures de serpent. Des études scientifiques ont identifié des principes bioactifs : antioxydants, antipaludiques, antitussifs, anti-inflammatoires, antifongiques, anti-leishmaniose (maladie parasitaire tropicale).
La pulpe enfermée dans les bâtons de casse a de puissantes propriétés dépuratives et purgatives. En "nettoyant" efficacement le sang et en favorisant l’élimination des toxines, elle permet de stabiliser la pratique du cru.

Comment utiliser la casse ?

Pour tirer le meilleur profit de ce fruit exceptionnel il est recommandé de respecter le mode d’emploi suivant :



  • Pour la première utilisation, ne consommez qu’une seule rondelle
  • Si les effets sont raisonnables pour vous, passez à deux rondelles le lendemain, sinon maintenez à une rondelle par jour ou arrêtez d’en prendre pendant quelques jours
  • Continuez ainsi de jour en jour, en augmentant d’une à deux rondelles par jour tant que les effets restent maîtrisés et le goût agréable, ou en diminuant votre consommation dans le cas contraire.

Si vous ne respectez pas ces recommandations et dans le cas, notamment, où votre organisme serait très intoxiqué vous pourriez ressentir de trop vives crampes intestinales ou être victimes de diarrhées incontrôlées.

  • Consommez la casse de préférence en dehors des repas, par exemple le matin à jeun après avoir bu un grand verre d’eau

Quand utiliser la casse ?

  • Au moment d’un changement d’alimentation pour faciliter et canaliser les éliminations qui peuvent se produire
  • En cas de signe avant coureur de "pépins" indicateurs d’éliminations délicates (boutons, rougeurs, éternuement, nez qui coule, courbatures, constipation, etc.)
  • Par plaisir comme tout autre fruit
  • Pour limiter les effets pervers d’une alimentation sous-optimale (cuisinée, transformée, assaisonnée, non biologique, artificielle, etc.)


Quelques références scientifiques sur la casse fistula :

The biochemical role and hypocholesterolaemic potential of the legume Cassia fistula in hypercholesterolaemic rats

Evaluation of traditional medicine: effects of Cajanus cajan L. and of Cassia fistula L. on carbohydrate metabolism in mice

Isolation of antileishmanial sterol from the fruits of Cassia fistula using bioguided fractionation

jeudi 27 mai 2010

Trois étapes vers une alimentation saine et agréable

Parfois les gens s’étonnent de ce que je mange cru depuis plus de vingt ans et me demandent comment je fais, voire me sollicitent des conseils. Je leur explique que manger cru est l’alimentation la plus normale et la plus naturelle qui soit. Depuis 7 millions d’années que les humains arpentent notre monde, plus de 99% d’entre eux ont mangé cru toute leur vie durant. J’ajoute que notre corps a conservé la mémoire de cette pratique profondément inscrite dans nos gènes. Elle nous vient de la nuit des temps et malgré les habitudes alimentaires récentes erronées qui altèrent parfois notre santé et notre bien-être, il est facile de recouvrer cette mémoire et de rendre à notre organisme cette part essentielle de notre humanité. J’en viens alors tout naturellement à leur proposer, non pas de m’imiter, mais de découvrir par eux-mêmes ce que ce retour à leur alimentation naturelle peut leur apporter. Ce n’est pas un chemin initiatique, simplement le moyen de retrouver quelque chose d’utile qu’on a en soi et qu’on a un peu perdu. Une sorte de rééducation en quelque sorte, toute progressive, que vous pouvez adapter à votre mode de vie, sans même nécessairement vous imposer un objectif. Commencer, c’est déjà réussir.

Niveau 1 : Je modifie mon alimentation pour mieux préserver ma santé:

Nos habitudes alimentaires, largement façonnées par une publicité omniprésente, ne laissent pas encore assez de place aux crudités, qu’il s’agisse de fruits ou de légumes. Comme le préconise le PNNS, augmenter la part de crudité dans votre alimentation de tous les jours est un premier pas pour, sinon éviter, du moins retarder les effets perturbants ou néfastes d’une alimentation transformée. Et c’est l’occasion de retrouver le vrai goût de la nature.

  • Comme dessert, prenez l’habitude de manger un fruit. Boudez les gâteaux, les crèmes, yaourts, fromages et autres produits laitiers qui font injure à votre ligne. Certains disent que les fruits se digèrent mieux lorsqu’ils sont pris en début de repas, rien ne vous empêche d’essayer.
  • Mangez des fruits en dehors des repas, ce n’est pas du grignotage mais, au contraire, un moyen efficace pour l’éviter. Consommés seuls, ils se digèrent facilement et coupent bien les petites fringales de fin de matinée ou d’après-midi sans avoir les inconvénients des barres chocolatées ou autres amuse-gueule. Si vous avez besoin d’énergie, vous pouvez aussi prendre du miel non chauffé (bio et cristallisé, c’est le moyen le plus sûr d’avoir un miel de qualité non chauffé) ou des dattes. Et puis cette habitude de manger un ou deux fruits de saison en dehors des repas vous permettra de manger moins pendant les repas.
  • Proposez des légumes crus à l’apéritif. Le céleri branche coupé en rondelles, la fleur de choux émietté, des carottes, navets, racine de persil, patate douce, etc. coupés en dès ou en frites, des tomates cerises, des petits pois, des radis, des haricots verts, etc. Accompagnez les d’oléagineux tels que des cerneaux de noix ou de noix de pécan, de l’arachide fraîche ou sèche mais non grillée (ni salée), de la noix de cajou (crue, non grillée ni salée), des noisettes, des amandes, etc.
  • Invitez souvent, si possible chaque jour, des crudités à votre table. En entrée, bien sûr mais aussi en accompagnement des autres plats auxquels ils apporteront un peu de croquant et de saveurs fraîches. Outre la traditionnelle salade de laitue, essayez les graines germées ou des légumes moins connus comme la roquette qui, pour certains, donne une note subtilement épicée. L’avocat peut lui aussi accompagner de nombreux plats. Vous pouvez ainsi grandement simplifier la préparation de vos repas tout en améliorant à la fois leur saveur et leur valeur nutritive. Pour les entrées, pourquoi ne pas ajouter une touche sucrée à vos crudités en y incorporant quelques morceaux de pommes, ou encore de patate douce.
  • Pour finir cette petite astuce. Quand vous préparez des légumes, laissez vous allez à en prélever quelques morceaux pour vos peines et soins. Consommés tels quels, juste épluchés, alors que vous êtes à jeun vous permettra de les découvrir tels qu’ils sont et de les apprécier pleinement. Vous serez surpris par leur goût.


Niveau 2 : Je découvre de nouveaux plaisirs

Ces résolutions d’urgence sont le minimum indispensable pour rééquilibrer l’alimentation hyper-artificielle malheureusement encore trop communément répandue. Si toutefois vous souhaitez aller plus loin et profiter davantage des bienfaits de l’alimentation crue, il vous faudra mettre en action vos mécanismes d’auto-régulation qui vous assureront un bien-être physique et mental renforcé et vous permettront d’accéder a des plaisirs gustatifs hors normes. Votre objectif pour cette étape ne sera donc pas de vous mettre au cru à 100% mais de prendre la mesure des bienfaits que vous pouvez en tirer. Pour cela contentez vous de faire, de temps en temps, des repas exclusivement crus respectant le déroulement suivant.
  • Buvez de l’eau avant votre repas. Filtrée ou en bouteille, plate ou pétillante, selon votre convenance et selon votre soif. Si vous ne ressentez pas la soif, buvez quand même, ne serait-ce qu’une ou deux gorgées ou changez d’eau minérale. Elles ne se valent pas toutes, certaines peuvent mieux vous convenir que d’autres.
  • Mettez sur la table tout ce que votre garde-manger contient de produits crus non transformés. Faites le nécessaire pour avoir un choix aussi large que possible.
  • Choisissez ce que vous voulez manger. Ne vous précipitez pas. Prenez le temps d’humer les effluves qui émanent de votre table abondamment garnie. Allez à la rencontre des senteurs cachées. Interrogez-vous. Quelle odeur me donne faim ? Quelle senteur me donne envie de croquer dedans ? Ne vous fiez pas trop à l’aspect. Fermez les yeux pour laisser plus de place aux odeurs dans votre imaginaire. Si nécessaire, repassez plusieurs fois les aliments sous votre nez. Progressivement, une odeur émerge, tandis que les autres s’estompent. L’élu n’est peut-être pas celui auquel vous vous attendiez mais c’est votre choix, du moins celui de votre corps.
  • Dès lors consommez le tant que c’est bon, quitte à épuiser votre stock de cet aliment. Mangez sans précipitation, savourez. Votre plaisir prend une nouvelle dimension, d’autant plus franche que votre choix n’a pas été préconçu. Ne craignez pas de manger trop. Viendra nécessairement le moment où, sauf rupture de stock, les sensations agréables vont s’estomper et laisser place à d’autres, moins enthousiasmantes voire alertante : interprétez cela comme le signal que vous donne votre corps d’arrêter de manger.

Voilà, en suivant cette manière de faire vous avez facilité la remise en route des mécanismes de régulation de votre prise alimentaire. Vous avez permis à votre corps de choisir ce qui lui convient le mieux et votre niveau de plaisir fut constamment à la hauteur de son besoin : d’autant plus intense qu’il fut impérieux, inexistant quand il fut comblé.

Selon vos possibilités et vos envies, vous pouvez associer le niveau 1 qui consiste à augmenter autant que faire se peut la part de cru dans votre alimentation avec le niveau 2 en consacrant un repas au cru intégral, soit de temps en temps soit régulièrement. Avec le temps votre corps exprimera toujours plus clairement ses besoins. Vous constaterez alors une amélioration de vos facultés olfactives et gustatives. Vous apprécierez ces repas crus au cours desquels vous expérimenterez des plaisirs souvent inattendus, parfois extraordinaires.

Niveau 3 : Finalement, je préfère manger toujours cru

Sans doute en arriverez-vous alors à préférer vos repas crus à vos autres repas. Ce sera d’autant plus vrai que vous serez attentif à votre approvisionnement et à maintenir un choix suffisamment large.
  • Méfiez-vous des produits séchés, fruits ou oléagineux. Même bio, les températures de séchage sont souvent excessives et cela trouble les mécanismes d’auto-régulation.
  • Elargissez votre palette alimentaire aux protéines animales : viandes, poissons, œufs. Cela dit, soyez intransigeant quand à leur qualité. Excluez à priori les poissons d’élevages sauf si vous êtes certains qu’ils ne sont pas nourris avec des farines. Sélectionnez des viandes provenant d’élevages ou les animaux vivent en liberté et trouvent par eux même, tout au long de l’année, leur subsistance dans la nature. Idem pour les œufs qui doivent provenir d’élevages en plein air où les poules disposent chacune d’au moins 20m2 d’espace naturel. Privilégiez la qualité à la quantité mais ne négligez pas ces produits.
  • Vous pouvez aussi occasionnellement introduire des fruits exotiques, tels que les mangues, les noix de cocos, les sapotes, les papayes, cempédac, durian, jaquier, etc. Cela fait parfois du bien en toute saison, même si les quantités consommées peuvent être modestes. Coté bilan CO2, ce n’est pas top, mais la biodiversité de nos régions tempérées et septentrionale a déjà été tellement réduite qu’il parfois difficile de consommer exclusivement local et équilibré. Là encore soyez exigeant sur la qualité. Dites-vous que plus un fruit ou un légume vient de loin, plus il a des risques qu’il ait subi des traitements de toutes sortes (quelques bonnes adresses ici).
  • N’oubliez pas les fruits de mer et les algues qui constituent une source de nutriments très variés, d’excellente qualité, et disponible en abondance. Pour ce qui est des huîtres, sachez que celles que vous trouverez la plupart du temps dans le commerce sont des huîtres triploïdes. Ce ne sont pas des huîtres OGM mais on n’en est pas loin. Aussi, n’hésitez pas à interrogez votre poissonnier à ce sujet et approvisionnez vous de préférence chez des ostréiculteurs qui ont fait le choix de maintenir les méthodes de production naturelles (voir ici)
  • Si vous cultivez vous-même des fruits ou des légumes, veillez à ne pas utiliser de produits chimiques. Amendez votre terre avec un compost de bonne qualité, fabriqué à partir de déchets végétaux, sans restes de repas cuisinés ni marc de café, ni papier imprimés (voir ici pour un bon compost)

Cet article ne fait que dresser en quelques lignes les principes les plus importants pour bien profiter d’une alimentation crue. Il n’a pas la prétention d’être exhaustif. Aussi, n’hésitez pas à me solliciter pour demander des infos complémentaires en postant un commentaire à cet article.

vendredi 16 avril 2010

Solutions locales pour un désordre global : la réponse de Coline Serreau

En imaginant la confrontation de notre civilisation à une autre, extraterrestre certes, mais pacifique et sereine, Coline Serreau avait mis le doigt, dans son film "La Belle Verte", sur la futilité et l’immaturité de nos modes de vies. Mais plutôt que la critique sociale la principale originalité de ce film venait de ce que les extraterrestres incarnaient l’idéal d’une société apaisée, sobre et axée sur la qualité de vie, … et ils mangeaient cru. Signe que l’alimentation, dans l’esprit de l’auteur, est un marqueur déterminant du niveau d’évolution d’une société. Sans doute est-ce là l’une des motivations de Coline Serreau qui, pour ce nouveau film, a mis, provisoirement je l’espère, de coté la fiction et ses libertés pour un genre plus terre à terre : le documentaire.

La bande annonce du film :


Au-delà des constats sur l’état de la planète, consternants par ce qu’ils dénotent de l’avidité et de la myopie humaine, affligeants par l’ampleur des dégâts, déprimants par ce qu’ils révèlent des impasses de nos modes de vie modernes, Coline Serreau a choisi de nous démontrer que des solutions existent et nous fait entendre les réflexions de ceux qui inventent et expérimentent des alternatives.

Caméra au poing, Coline Serreau a parcouru le monde pendant près de trois ans à la rencontre de femmes et d’hommes de terrain, penseurs et économistes, qui expérimentent localement, avec succès, des solutions pour panser les plaies d’une terre meurtrie.

Avec de nombreux intervenants venus de tous horizons, la réalisatrice appuie les propos tenus par des images on ne peut plus explicites. On découvre l'agriculture bio en Inde et les paysans du Burkina-Faso apprenant à faire de l'engrais écologique. On va de la région parisienne au Maroc, en passant par le Brésil et ses paysans sans terre. Bref, on voyage, et à chaque lieu visité, une réponse au "tout-engrais" est apportée, propre, écologique, et surtout efficace.

Chaque personne interviewée apporte sa pierre à l'édifice, aucun intervenant ne vient gâcher l'ensemble du propos : les paysans sans terre du Brésil, Kokopelli en Inde, M. Antoniets en Ukraine… tour à tour drôles et émouvants, combatifs et inspirés, ils sont ces résistants, ces amoureux de la terre,

On retiendra particulièrement Claude et Lydia Bourguignon, des chercheurs qui ont quitté l'INRA pour mener leurs propres expériences sur le terrain, et qui ont une certaine faculté à démontrer par l'absurde que le chemin que nous avons emprunté pour la culture de nos sols est loin d'être le bon.

On y apprend mille choses, notamment que le déclin de l'agriculture remonte aux deux guerres mondiales (pour vous la faire courte, les soldats morts au front lors des deux conflits étaient en majorité des paysans, et les recherches menées pour les gaz de combat ont abouti aux insecticides et aux engrais que nous connaissons aujourd'hui), et que le sauvetage de notre monde passe par… les femmes. Oui, les femmes. Vous découvrirez pourquoi, mais sachez que le propos est très judicieux.

C'est l'histoire d'un tour du monde au ras de la terre, cette terre nourricière dont on s'est écarté et pourtant oh combien importante pour nourrir la planète ! Cette terre mise à mal par les semenciers, amaigrie, lessivée, dévitalisée... Et c'est l'histoire de ces hommes qui ont perdu le contact de la terre, en même temps qu'ils ont perdu leur bon sens.

C'est aussi de l'espoir ! La force d'un constat identique et partagé à des milliers de kilomètres par ces êtres humains qui, sans se connaître ni se concerter, disent tous la même chose. Et la force du témoignage sur des expérimentations de cultures naturelles qui réussissent partout dans le monde, qu'il nous faut découvrir et développer, parce qu'elles redonnent ses valeurs inestimables à la terre, et rendent aux peuples leur autonomie alimentaire.

Entretien avec Coline Serreau :

dimanche 28 mars 2010

Trouver les meilleurs aliments : Une expérience amusante

Voici une expérience simple et instructive qui devrait vous intéresser, même si vous ne mangez pas encore cru. Préparez quelques échantillons d’aliments : D’une part avec des aliments manufacturés, par exemple du Nutella, ou du Yoplait ou encore de la moutarde et d’autre part avec des fruits ou des légumes frais, par exemple une tranche de pomme, de poire ou d’ananas, bananes, orange, kiwi pour les fruits, quelques tranches de concombres, ou de poivrons, un morceau de choux fleur pour les légumes. Placez les échantillons dans des coupelles ou des ramequins. Faites en sorte de disposer d’une dizaine de fruits et légumes différents et de quatre ou cinq aliments manufacturés soit au total une quinzaine d’échantillons tous différents. Pour la suite de l’expérience vous aurez besoin d’un comparse. Il vous bandera les yeux, vous fera sentir l’un après l’autre les différents échantillons et notera vos réponses car pour chacun d’eux, vous devrez deviner de quel aliment il s’agit. "Fastoche", pensez-vous. Essayez, vous verrez que ce n’est pas si évident.


Il y a fort à parier que vous aurez pas mal de difficultés à identifier les aliments crus, alors qu’a l’inverse, vous serez assez juste pour les aliments manufacturés. Et si vous refaites l’expérience plusieurs fois dans la même journée, par exemple le matin à jeun et juste après le repas de midi vous devriez constater des différences très nettes.

Quelles conclusions tirer de cela ? D’abord que les aliments manufacturés ont une odeur plutôt stable. A l’inverse notre perception des odeurs pour les aliments non transformés varie beaucoup. Mais comment expliquer cela ?
Pour les industriels de l’agroalimentaire, l’identité olfactive et gustative est tout aussi importante que l’identité visuelle. Ils font donc tout pour que leurs produits aient un goût et une odeur stable qui apporte toujours la même impression de satisfaction quels que soient les besoins nutritionnels du consommateur. En revanche pour les aliments crus, c’est la nature qui s’exprime. En effet manger cru correspond au mode d’alimentation de tous les êtres vivants qui puisent leur nourriture dans la nature. Dans ce contexte, la sélection naturelle élimine les espèces les moins bien adaptées à leur environnement, celles notamment qui ne se nourrissent pas correctement en choisissant mal les aliments qu’ils trouvent dans la nature ou en les consommant de façon exagérée. Tous les êtres vivants sont donc équipés de mécanismes de régulation leur permettant de distinguer ce qui est consommable sans danger et d’éviter de consommer au-delà de ce qui est nécessaire. Les observations de Sabrina Krief sur le comportement des chimpanzés lors de leur réintroduction dans leur milieu naturel illustrent bien l’existence de ces mécanismes de régulation. Bien qu’élevés en captivité et habitués à une nourriture artificielle depuis leur naissance, bien que privés de tout contact avec d’autres chimpanzés sauvages, ces animaux ont été capable de trouver rapidement les plantes susceptibles de subvenir à leurs besoins nutritionnels dès lors qu’ils ont été livrés à eux-mêmes dans leur environnement originel. Sabrina Krief a par ailleurs constaté qu’ils étaient même capables d’utiliser des plantes médicinales pour se soigner. Ce guidage nutritionnel précis s’explique par un lien fort entre sensations olfactives et gustatives et besoins de l’organisme. Ainsi le fait qu’un aliment sente bon, qu’il ait une odeur alléchante signifie que l’organisme le recherche, qu’il a besoin des nutriments de cet aliment. A l’inverse le fait qu’il ne sente rien ou que l’odeur soit désagréable signifie que l’organisme n’en a pas besoin. En transformant leur nourriture les humains se sont exonérés de ce lien à leurs dépens. En effet, plus l’alimentation est artificielle, plus elle pose des problèmes de santé. Les maladies sont toutes, à quelques très rares exceptions près, de civilisation. De nombreuses études ont montré que les humains préhistoriques et les peuples premiers en sont largement exempts. L’épidémie d’obésité qui frappe tous les pays ayant adopté le mode d’alimentation occidental témoigne de cette dégradation de l’état de santé des populations ayant une alimentation très artificielle.

Ce lien fort qui existe entre sensations olfactives et gustatives et besoins de l’organisme fait qu’avec les aliments crus, consommés tels quels, sans mélange ni assaisonnement, les saveurs et les parfums s’expriment d’une manière très particulière. Avec les aliments transformés le goût est non seulement stable mais il est aussi plutôt moyen. C’est comme une note de musique ou plutôt comme un son, toujours le même, toujours à la même hauteur, qui identifie en quelque sorte l’aliment. L’épice haut perché et strident dans les aigus, le fromage blanc très bas dans les graves et à peine audible. Lorsqu’un plat comporte plusieurs ingrédients on peut parfois sentir les notes différenciées de chacun d’eux. Cela donne une juxtaposition de sons-saveurs, plutôt disparate, voire cacophonique, même si parfois certains mariages peuvent être heureux. A l’inverse, les aliments crus ne donnent pas un son mais … rien, si le corps n’a pas besoin de cet aliment, ou alors une musique, s’il en a besoin, voire, si ce besoin est impérieux, une symphonie de saveurs avec ses rythmes, ses crescendos, ses harmoniques qui stimulent des émotions profondes et irradient tout votre être à chaque bouchée jusqu’au moment où elle s’achève, lorsque les besoins sont satisfaits. Car il y a une fin à cette faim et lorsqu’elle advient, vous sortez de table comme d’un concert, frémissant de bien-être, le corps imbibé de souvenirs gustatifs et rassasié.

C’est cette particularité des saveurs et des parfums crus qu’introduit l’expérience que j’ai évoquée au début de cet article. Essayez et n’hésitez pas à faire part de vos propres observations sur ce blog, notamment les différences de perception que vous aurez constatés aux différents moments de la journée.

mercredi 24 février 2010

Elections Régionales : Votez utile.

La dissémination d’OGM est une menace gravissime pour l’emploi (agriculture bio), pour la biodiversité, pour l’avenir de l’agriculture, pour l’indépendance alimentaire de chaque pays et pour notre santé. Faisant fi des risques prévisibles, des lobbys agroindustriels tentent d’imposer cette dissémination comme un fait accompli allant jusqu'à recourir à des technologies telle que la mutagénèse qui permet de créer des plantes génétiquement modifiées présentant les mêmes risques que les OGM mais qui échappent à toute réglementation contraignante.

La mobilisation est donc plus que jamais nécessaire et cette élection est une dernière chance pour rappeler à ceux qui sollicitent nos suffrages leurs responsabilités. Pour l’avenir de la planète, celui de vos enfants et pour votre santé, interpellez TOUS les candidats de votre région pour qu’ils s’engagent clairement :
  • en faveur d’une interdiction totale et définitive des OGM et des plantes obtenues par mutagenèse dans leur région (seul moyen de permettre des productions réellement bio à proximité de chaque métropole régionale)
  • à toujours voter et faire voter CONTRE toute dissémination d’Organisme Génétiquement Modifiés y compris par mutagenèse dans la nature puisque ceux-ci :
    • se retrouvent à notre insu et sans que l'on en soit informé dans un grand nombre de viandes et produits animaux nourris avec des céréales OGM
    • peuvent se reproduire à l'infini et "contaminer" d'autres formes de vie (végétaux mais aussi animaux, champignons, insectes, bactéries,...) avec des effets imprévisibles tant pour la santé (allergies, cancers, maladies génétiques, etc.) que pour la biodiversité (résistances de ravageurs, prolifération d’espèces chimériques aux dépends d’espèces natives, déséquilibres microbiens entraînant des pertes de fertilité, inadéquation des systèmes immunitaires à gérer des molécules nouvelles, etc.) sans possibilité de retour arrière.
    • privent les consommateurs de la liberté de pouvoir acheter et consommer des produits totalement exempts d'OGM
    • empêchent les producteurs qui le souhaiteraient de faire de réelles cultures bio, c’est-à-dire garanties SANS aucun OGM (quels que soient la force et la vitesse du vent, les graines tombées des camions et remorques, les fraudeurs, etc.)
    • nuisent considérablement à la biodiversité naturelle et donc à l'équilibre futur de notre planète
    • porte atteinte à la liberté de ceux qui veulent consommer des produits non transformés (notamment ceux qui désirent manger cru)
  • à faire pression sur leur parti et leurs partis partenaires au niveau national, européen et mondial pour qu'il y ait un moratoire total sur toutes les cultures et expérimentation en plein champ d'OGM et de produits tirés de la mutagenèse
  • à interdire la distribution de viandes provenant d’animaux nourris, même partiellement, avec des aliments issus directement ou indirectement d’OGM.


Cette élection est l’occasion de faire entendre votre voix. La démocratie est un pouvoir que chacun de nous peut et doit utiliser pour défendre l’intérêt de tous :

 
  • écrivons et demandons à chaque candidat de s’engager très clairement, et si possible par écrit, sur ce sujet
  • faisons suivre ce message à tous nos amis et nos proches pour que ceux-ci fassent de même
  • ne votons que pour une liste s’étant engagée très clairement et dans le bon sens sur ce point majeur pour notre avenir.

NB : Bien entendu, nos amis francophones de Suisse, de Belgique, du Québec, d’Afrique ou d’ailleurs, même s’ils ne sont pas directement concernés par les échéances électorales françaises de mars 2010, peuvent transposer cette action dans leur pays respectifs.


Un ancien directeur général de Monsanto reconnaît que sa firme a soumis des données scientifiques falsifiées aux autorités

Des OGM cultivés sans autorisation en toute légalité pour se retrouver bientôt dans vos assiettes à votre insu

Qu’est-ce que la mutagénèse ?

Le site du CRIIGEN : Centre de Recherche et Information Indépendante sur le génie GENétique

Informations complémentaires sur les risques des OGM


Vidéos d'interviews de scientifiques et de Jean-Pierre Coffe

Les OGM pire que le virus de la grippe A

Vidéo pédagogique sur les OGM par un scientifique