mercredi 28 décembre 2011

Deux délicieux fruits d’hiver : Le chérimoya et le kaki

Si l’hiver n’est pas la saison des fruits, du moins dans nos régions (en France) ce n’est pas celle de la disette. Cette année, l’automne a été particulièrement doux, prolongeant la saison d’un mois. En région parisienne, le producteur bio le plus proche de mon domicile vendait encore ses tomates mi-novembre et le raisin italia est resté présent dans tous les magasins bios jusqu’au début décembre. L’arrivée de la clémentine marque le début de la saison hivernale pour les fruits. Les oranges qui arrivent au même moment sont souvent acides et peu goûteuses. Habituellement, elles ne commençaient à être vraiment bonnes qu’à partir de janvier mais depuis quelques années, elles le sont dès la mi-décembre. Aussi, fin novembre j’hésitais à en acheter mais j’ai bien fait d’essayer car, ô surprise, elles sont déjà excellentes. Ce décalage du début de saison est-il lié au réchauffement climatique ? C’est une question pour laquelle je n’ai pas encore de réponse. Est-ce aussi pour cette même raison que le kaki se fait rare cette année ? Abondant l’an dernier (marqué par un hiver précoce, 40 cm de neige à Paris le 8 décembre), il a quasiment disparu cette année des étals des marchés bios.
Le kaki est le fruit du plaqueminier, un arbre originaire de Chine qui s’adapte très bien à nos régions. Il résiste à des températures très basses de l’ordre de -20°. Il fut introduit en France en 1860. On en trouve dans quelques parcs parisiens et de la banlieue. J’en ai repéré un à l’entrée du Parc de la Planchette qui donne sur la rue des Marronniers à Levallois-Perret et deux autres sur le boulevard Ney près de la porte d’Aubervilliers. Le kaki est un fruit riche en fer, en vitamine C et en polyphénols. Il se consomme bien blet, sinon il est très astringent

Le plaqueminier du Parc de la Planchette à Levallois-Perret, le 18 novembre 2011

Un autre fruit typique de la saison hivernale est le chérimoya. Tout comme le kaki, il faut attendre qu'il soit mou pour le consommer. Mais c’est bien là leur seul point commun car pour le reste, tout les sépare. Le kaki est de couleur orange gros comme une pomme, à la peau fine et lisse comme celle de la tomate. Le chérimoya est vert, de forme irrégulière patatoïde et à facette. Le kaki mûrit au frais tandis que le chérimoya préfère la chaleur. La chair du kaki a la consistance d’un gel aqueux orangé, celle du chérimoya est blanche et crémeuse, parsemée de gros pépins noirs. Deux fruits, deux parfums radicalement différents mais également succulents. Le mûrissement naturel du kaki peut prendre plusieurs semaines, voire plus d’un mois. On peut le mettre dans un sac de papier pour accélérer ce mûrissement ou le mettre en compagnie de pommes dans une caisse en plastique recouverte d’un papier. Le chérimoya au contraire commence à mûrir dès qu’il sort du frigo. Quelques jours lui suffisent pour être mûr à point.

Ce ne sont certes pas les seuls fruits de l’hiver mais ceux là, plus que d’autres auxquels on pense plus communément, méritent d’être cités. Aussi parfumés et riches en nutriments que le letchi ou la mangue, aussi abordables que la poire ou l’ananas, disponibles durant tout l’hiver comme la pomme, ils peuvent accompagner les amateurs de fruits jusqu’au début du printemps.

Bon appétit.

mardi 15 novembre 2011

Téléthon, Sidaction, Arc, ... : Pourquoi donner encore ?

Chaque année de grandes mobilisations médiatiques sollicitent notre générosité en faveur de la recherche médicale. Pour quel résultat ? Certes la recherche avance, mais dans quelle direction ? Je ne m’étais jamais posé la question jusqu’à ce que je découvre les propos du professeur Luc Montagnier, celui-là même qui découvrit le virus du sida en 1983, propos qu’il tient depuis de plusieurs années et dont aucun média ne s’est jamais fait l’écho.

Ce que dit le professeur Luc Montagnier ? Tout simplement qu’il serait possible de se débarrasser du sida « en quelques semaines », en renforçant son système immunitaire par une alimentation riche en anti-oxydants. Alors que tous les grands médias ont récemment fait leur une sur la guérison d’un malade du sida grâce à un protocole thérapeutique complexe et difficilement généralisable, aucun d’entre eux n’a jamais relayé les propos tenus par celui qui est aujourd’hui président de la Fondation mondiale pour la recherche et la prévention du sida à l’Unesco.

Ainsi, contrairement à ce que l’on croit, le sida ne serait pas une maladie fatale, incurable : « On peut être exposé au VIH plusieurs fois sans être infecté de manière chronique. Si vous avez un bon système immunitaire, il se débarrassera du virus en quelques semaines » dit en substance le professeur Montagnier. Etonnant que de tels propos, répétés et assumés depuis plusieurs années par un des plus grands spécialistes mondiaux du sida, n’aient aucun écho dans les médias. Des milliers de gens continuent de souffrir de cette maladie terrible, même chez nous en France, alors qu’il suffirait peut-être qu’ils améliorent leur alimentation pour s’en sortir. En effet, les propos du professeur Montagnier sont sans équivoque : « beaucoup de personnes présentent les symptômes d’un stress oxydant » liés à une carence en antioxydants. Et lorsque le journaliste qui l’interviewe lui pose la question « Comment se recharger ? En consommant d’abord des légumes et des fruits? », la réponse est immédiate : « Oui, des légumes et des fruits frais surtout »

Pourquoi lors de ces grandes messes médiatiques ne parle-t-on que de recherche pour la mise au point d’un vaccin ou d’un médicament ? Pourquoi ne profite-t-on pas de ces moments de générosité pour faire de la pédagogie, expliquer ce qu’est le stress oxydatif, comment il affaiblit les défenses immunitaires, en quoi il est lié à l’alimentation, plutôt que de nous servir des séquences émotions ? Pourquoi ces scientifiques, si volubiles lorsqu’ils sollicitent nos dons, n’expliquent-ils pas que la lutte contre la maladie passe aussi par une hygiène de vie qui ne se limite pas à l’usage du préservatif ?

Lorsqu’on les interroge sur ce sujet, beaucoup de scientifiques, notamment les plus impliqués dans la recherche sur ces maladies répondent benoîtement : « Le sida ? Mais c’est un virus, cela n’a rien à voir avec l’alimentation ! » ou bien « La myopathie est une maladie génétique, aucun rapport avec l’alimentation ! ». S’il est vrai que l’alimentation n’apparaît pas comme une des causes principales, est-elle pour autant hors de cause ? Ne peut-elle pas constituer un facteur aggravant voire déclenchant ? N’est-ce pas dans la nourriture que notre organisme trouve l’énergie, les matériaux et les outils dont il a besoin pour se construire, fonctionner, évoluer, se renouveler et se réparer ? Enzymes, oligo-éléments, vitamines, fructoses, sucres, lipides, molécules chimiques, bactéries et des milliers d’autres micro-nutriments encore inconnus concurrent à la reproduction des cellules et de leurs ADN, à l’entretien de notre système immunitaire, à la production des neurotransmetteurs qui assurent notre équilibre psychologique. Comment peut-on écarter d’emblée, comme semblent le faire de nombreux scientifiques, la responsabilité de l’alimentation dans la genèse des maladies ? Pour ce qui est du sida, les propos du professeur Montagnier semblent bien la corroborer. Il évoque dans les interviews des études qui établissent un lien avec l’alimentation. Par ailleurs, une étude très récente vient de démontrer que l’alimentation peut modifier l’expression des gènes et par voie de conséquence être impliquée dans la survenance de maladies génétiques (voir ici). Une autre étude tout aussi récente vient montrer que des gènes modifiés de plantes OGM passent dans les organismes des animaux qui les consomment et restent actifs puisqu’ils modifient la synthèse des protéines (voir ici).

Ce ne sont là que quelques exemples. Un scientifique un peu curieux pourra en trouver d’autres. Dans ces conditions, est-ce bien utile de donner au Téléthon, au Sidaction, à l’Arc et autres grandes associations médiatiques au profit d’une recherche médicale exclusivement focalisée sur la mise au point de vaccin ou de médicaments ? Cela revient in fine à faire le jeu des fabricants. Qu’un médicament vienne à être mis au point, ce sont eux qui le commercialiseront et en tireront profit sans avoir eu à supporter les investissements nécessaires pour cela. Rien que pour le téléthon, depuis qu’il existe, le montant total des investissements en recherche qui n’auront pas grevé les comptes de l’industrie pharmaceutique doit largement dépasser le milliard d’euros alors même qu’elle distribue chaque année aux actionnaires des sommes qui sont souvent du même ordre de grandeur. Vos dons servent à financer des recherches auquel l’industrie pharmaceutique ne consentirait pas parce que le retour sur investissement est trop aléatoire. Et force est de constater qu’elle n’a pas tord. Après plus de 20 ans et des sommes considérables englouties on attend toujours les vaccins et/ou médicaments « miracles » qui éradiqueraient ces maladies. Quand aux solutions de prévention plus simples et moins coûteuses comme celles que propose le professeur Montagnier, elles « ne sont absolument pas financées. Ça dépendrait des gouvernements locaux qu’elles le soient. Mais ces gouvernements prennent leurs décisions à partir de l’action de « conseillers scientifiques » et de lobbies : autant dire qu’on ne leur en parle pas souvent… » Certes, en l’occurrence il parle des gouvernements des pays africains, mais les lobbies pharmaceutiques sont très présents et très actifs partout ou leurs intérêts sont en jeu. Il suffit de consulter le tableau de la légion d’honneur pour s’en rendre compte (voir ici).

Certes les médicaments sont utiles, parfois indispensables même, la question n’est pas là. Le problème, c’est qu’ils nous sont trop souvent présentés comme la seule voie de guérison, confortant l’idée que la maladie est une fatalité, une erreur de la nature que le médicament, expression du génie humain, peut seul corriger. Cette vision réductrice de la réalité néglige le terrain sur lequel se développe une maladie et déresponsabilise les patients, réduits à l’état de simples consommateurs. Cela convient peut-être tout à fait à l’industrie pharmaceutique, sans doute aussi à l’industrie agro-alimentaire, mais pas aux finances de la sécurité sociale. Tant que la recherche se bornera à une approche curative, tant qu’elle négligera l’approche préventive, donner est une absurdité, pire, un non-sens économique. C’est de l’argent gaspillé qui, au mieux, aboutira à la mise au point de médicaments coûteux, aux effets secondaires improbables. L’affaire du médiator a montré combien les enjeux économiques peuvent conduire à exagérer les avantages et à sous-estimer, voire cacher les inconvénients d’un nouveau médicament.

« Que ton aliment soit ton seul médicament » disait Hippocrate. Selon ce que l’on mange, on reste ou pas en bonne santé, on vit ou on se dévitalise. On sait depuis longtemps que l’alimentation moderne est trop salée, trop sucrée, trop grasse, trop carnée. On sait que cette alimentation déséquilibrée, chargée d’additifs chimiques et de résidus de produits chimiques agricoles est néfaste pour la santé. Pourtant, hormis quelques études de cohortes comme SUVIMAX ou NUTRINET, la nutrition est peu étudiée. Elle demeure le parent pauvre des thèmes de recherche scientifique. Comment, dans notre société, nous nourrir et nourrir nos enfants correctement ? Cette question que tout le monde se pose, les scientifiques n’y répondent pas clairement et laisse le champ libre au business diététique qui, sur la base de résultats partiels et parfois erronés, inventent toutes sortes de produits ou de régimes. C’est à la science de dire quels sont les aliments les mieux adaptés à notre physiologie et sous quelle forme il est préférable de les consommer. C’est à elle de nous dire ceux qui correspondent le mieux à notre patrimoine génétique, ceux qui nous protègent le mieux des maladies, ceux qui peuvent éventuellement nous guérir, ceux enfin qui peuvent nous apporter bien être et plaisir sans nuire à notre santé.

C’est cette science là qui doit progresser, celle pour laquelle il serait utile de donner. La générosité est noble mais tant qu’il n’existera pas d’association de recherche qui s’intéresse à la santé plutôt qu’au soin, réservez là à d’autres causes.


Luc Montagnier : guérir du sida sans antirétroviraux, c’est possible !

Pr Luc Montagnier : « Sida : à tous les stades, la nutrition est essentielle » 

Témoignage surprenant sur Alzheimer ?
 
Cuisson, chimie et alimentation : Dangers et solution

Produit chimiques dans l’alimentation : Comment y échapper ?

Téléthon : Le plus cher cabaret du monde !

Sida, un premier patient guéri ?

Etude de cohorte Nutrinet

Livre : L’alimentation ou la troisième médecine

La légion d'honneur aux lobbies pharmaceutiques

lundi 31 octobre 2011

Des températures de séchage trop élevées altèrent la qualité des fruits séchés

Les fruits séchés, raisins, abricot, figues, etc., sont riches en fibres et en antioxydants. Ils constituent une bonne alternative aux fruits frais. Ce sont des aliments très nourrissants qui présentent de nombreux avantages pratiques : Ils se conservent longtemps, sont peu encombrants, pas fragiles, facilement transportables. Autant de qualités particulièrement appréciées des sportifs d’endurance : randonneurs, marathoniens, cyclistes, navigateurs, etc. Ce sont aussi d’efficaces coupe-faim qui remplacent avantageusement les barres aux céréales, les biscuits ou les gâteaux sans en avoir les inconvénients. Sous réserve qu’ils aient été séchés à température modérée, les nutriments qu’ils contiennent et notamment les sucres sont préservés et bien assimilés par l’organisme.

En effet, les fruits séchés vendus dans le commerce sont en général chauffés à 70-80 degrés pendant plusieurs heures, ce qui revient à les faire cuire à feu doux. On peux donc s’attendre à ce qu’ils aient les mêmes inconvénients que les aliments cuits : destruction de nutriments, formation de composés toxiques ou cancérigènes et bien sûr perturbation des mécanismes de régulation que nous avons déjà eu l’occasion d’évoquer dans de précédents articles sur « Manger-cru », entraînant frustrations et baisse générale du plaisir gustatif. Une dépêche publiée par un site anglophone d’informations médicales www.medicalnewtoday.com vient de confirmer ces craintes. La voici rapportée in extenso en français :

Les fruits séchés, riches en fibres et en antioxydants, constituent une alternative aux fruits frais. Récemment Thomas Amrien et son équipe de l’institut fédéral de technologie Suisse ont trouvé de l’acrylamide dans des fruits séchés. Une découverte surprenante vu la température de séchage bien moindre que celle de la cuisson ou de la friture connues pour générer de nombreux composés chimiques dont l’acrylamide. L’étude suggère que l’acrylamide peut se former à des températures relativement basses via un enchaînement de réactions qui n’est pas encore bien compris. Sur les différents fruits séchés testés, les concentrations les plus fortes d’acrylamide ont été trouvées dans les poires et les prunes. (original en anglais ici)

Cette dépêche ne précise pas la température de séchage mais il ne fait guère de doute qu’elle concerne des fruits séchés du commerce. La présence, à la belle saison, de fruits séchés naturellement au pied des arbres montre qu’il n’est pas absolument nécessaire de les chauffer pour les faire sécher. L’argument avancé pour justifier le recours au chauffage au-delà de 35 degrés est le risque de moisissure des fruits. Mais ce risque est lié à la teneur en eau et en sucres des fruits. Avec des teneurs en eau faible et en sucres élevée, les fruits sèchent facilement. Or ces teneurs ne dépendent pas seulement de l’ensoleillement. Les méthodes de cultures ont aussi leur importance. Les expériences menées par l’IRABE montrent que les arbres qui poussent sur une terre vivante et écologiquement bien équilibrée, donnent des fruits qui restent sains et sèchent naturellement même lorsque les conditions climatiques ne sont pas idéales.

Pour ne pas avoir à subir les effets désagréables de la dénaturation, la meilleure solution, pour l’instant, est de faire soi-même. Il suffit pour cela de disposer d’un endroit sec et bien aéré dans la maison ou d’en fabriquer un. Une caisse, un ventilateur, quelques clayettes et le tour est joué. Si vous n’êtes pas bricoleur il vous reste encore la possibilité d’acheter un déshydrateur dans le commerce. Ainsi équipé, vous pouvez faire sécher, en veillant à ne pas dépasser la température de 30-35 degrés, des fruits que vous avez en surabondance, par exemple ceux de votre jardin, plutôt que de les laisser perdre. Vous pourrez peut-être aussi, pour presque rien, récupérer des invendus de votre magasin bio ou sur le marché bio. Ainsi, au fil des mois et des opportunités, vous constituez à bon compte des provisions de bananes, poires, pommes, fraises, pêches, abricots, figues, kiwi, ananas, prunes, etc. que vous serez bien aise d’avoir en réserve à l’occasion d’une fête, d’un voyage ou d’une sortie sportive.

Acrylamides dans l’alimentation : Effets sur la santé et moyens de prévention

Le site de l'IRABE

Manger cru, le moyen d’équilibre et de régulation de son alimentation ?

samedi 24 septembre 2011

Manger cru : L’exemple de l’Ukraine

Ex-pays du bloc soviétique, l’idée que l’on se fait habituellement de l’Ukraine est celle d’un pays froid, rendu inhospitalier par la catastrophe de Tchernobyl. Aussi, en arrivant là-bas, le touriste amateur de nourritures crues s’attend-il à manquer de choix, voire à devoir se contenter de nourritures de qualité médiocre. Quelle n’est pas sa surprise de constater que les étals des marchés sont aussi fournis en fruits et légumes de toutes sortes que ceux des pays tropicaux, et même d’y découvrir des variétés inconnues en Europe et ce, quelque soit la saison ! Une autre surprise l’attend lorsqu’il fréquente les restaurants. Ils proposent tous, dans leur menu, des assiettes, généralement bien garnies, de légumes crus, très goûteux, d’excellente qualité et préparés sans assaisonnement, celui-ci pouvant être servi à part. En dépit de toutes les apparences, on mange mieux et plus sain dans les restaurants de Kiev que dans ceux de Paris. Comment cela est-il possible ? L’agriculture industrielle est beaucoup moins développée en Ukraine qu’en France. Les terres agricoles sont très fertiles. Le climat, continental au nord, est méditerranéen au sud sur les bords de la Mer Noire. Enfin, l'amour du peuple ukrainien pour les arbres favorise la plantation de vergers. Chaque paysan Ukrainien a son verger, ses ruches pour assurer la pollinisation et son potager. De fait, la production fruitière est importante de même que celle du miel. La Bessarabie ne compte pas moins de 40.000 hectares de vergers où sont produites les espèces les plus délicates de pommes, poires, prunes, amandes, abricots, raisins, noix, amandes, etc. En Podolie les petits vergers paysans représentent à eux seuls plus de 26.000 hectares. Outre les pommes, poires et prunes, de nombreuses variétés de cerises y sont cultivées. La région de Yar du Dniestr, entre Khotin et Yampol, produit annuellement un demi-million de quintaux de fruits. Les régions de Podolie et de Bessarabie, produisent chaque année plus de 800 000 quintaux de fruits frais, 100 000 de fruits secs et 20 000 de noix et d'amandes. Les vergers luxuriants de la région de Tauria, qui couvrent plus de 7000 hectares sur les pentes nord des monts Laïla, produisent annuellement plus de 160 000 quintaux de fruits et 40 000 de noix. Dans cette région les plus fines espèces de pommes, de poires et de prunes s'épanouissent, de même que les abricots (4000 quintaux par an) et les pêches. Vers le milieu de mai, les cerises y mûrissent. Dans le milieu de Juin les abricots; à la fin de Juin les prunes et les poires précoces. Vers la mi-juillet des pêches et les premières pommes précoces. En août, viennent les premières des poires et pommes d'automne, et dans la première moitié de Septembre, les pommes d'hiver Au-delà de ces districts, la culture des fruits est pratiquée sur une grande échelle dans la région de Kiev et en Volhynie. Ici, dans ces régions plus froides, ce sont les espèces plus résistantes de pommes et de poires qui sont cultivées, ainsi que les cerises. Voici pourquoi sur les marchés des grandes villes du pays les fruits, les légumes, les miels sont abondants et diversifiés toute l’année. Cette passion Ukrainienne pour les arbres est une bénédiction pour la préservation de la biodiversité, lourdement mise à mal par l’agriculture industrielle dans nos régions. Elle montre aussi qu’il est possible, dans un pays au climat tempéré comme celui de la France, de se nourrir toute l’année de nourritures non transformées.

lundi 29 août 2011

Alimentation et sport : Complémentarités et coopération

S’il est vrai qu’une alimentation saine est importante pour entretenir son capital santé, cela n’est en rien suffisant. L’environnement familial, professionnel, les amis, les loisirs sont aussi des facteurs clés d’équilibre, de même que le sport. L’effort physique déploie le corps, lui donne de l’expansion, de la vitalité. Si vous vous sentez stressé, fatigué par les contraintes de la vie quotidienne, si votre moral est en berne, ne vous laissez pas aller, réagissez, changez d’air, faites du sport.

Premier conseil : écoutez votre corps. Son langage à lui, c’est le plaisir. Comme l’a dit un philosophe dont j’ai oublié le nom, « le plaisir, c’est se sentir exister » et rien de tel pour cela que de bouger son corps. Offrez-vous le plus souvent possible ces moments privilégiés de détente que procure la pratique d’un sport. Jogging, natation, randonnées, vélo, escalade, athlétisme, sports collectifs ou individuels, autant d’occasions de sortir de son train-train quotidien et de vivre son corps, de lui permettre de se libérer, de s’exprimer et de s’épanouir. D’abord, choisissez un sport qui vous plait et vous va bien. Ce peut être un sport de détente et de relaxation comme le yoga, ou de concentration comme le tir à l’arc, ou un sport collectif, ou un sport plus complet comme la natation ou l’athlétisme. Vous pouvez aussi choisir un sport qui ne nécessite même pas d’appartenir à un club comme le jogging, le vélo, la randonnée. L’essentiel étant de pratiquer régulièrement, une fois pas semaine au minimum, deux à trois fois pour bien en profiter Et si votre motivation vient à faiblir, si au moment d’y aller vous n’avez pas envie, RESISTEZ. N’écoutez pas cette langueur qui vous retient sous toutes sortes de prétextes fallacieux : « je suis trop fatigué, j’ai mal digéré, un tel ne vient pas, je vais arriver en retard, il fait trop froid, trop chaud, il pleut, j’ai un email à envoyer, j’ai un travail à finir, etc. » Quand cet espèce de blues vous prend, ne dérogez en rien à vos habitudes, laissez vos états d’âme de coté, saisissez votre sac de sport, allez-y. Pour vous convaincre définitivement dites-vous simplement, « j’y vais tranquille, je fais juste une petite séance pour me détendre et je rentre ». De retour dans vos pénates, votre corps rassasié de bonnes sensations, vous ne manquerez pas de vous féliciter de n’avoir pas cédé.

Cela dit, votre enthousiasme ne vous dispense pas des précautions à prendre pour éviter les désagréments dus à une sollicitation excessive ou inappropriée de votre corps. En tout premier lieu, pensez à vous hydrater correctement. Avant, pendant et après l’effort, buvez de l’eau. Du robinet, filtrée ou minérale selon votre préférence, mais de l’eau. Excluez les sodas, boissons sucrées ou énergisantes qui, par leur apport en nutriments divers, enclenchent des processus de digestion qui perturbent, voire interrompent l’assimilation rapide de l’eau. Un apport d’eau pendant la pratique du sport est essentiel pour compenser la transpiration et améliorer la régulation thermique. Pour certains sports qui sollicitent beaucoup les tendons, comme l’escalade, elle prévient les tendinites parce qu’elle assure une meilleure lubrification des articulations. Enfin, du fait qu’elle favorise l’élimination des toxines, elle limite les courbatures.

Un autre facteur important à prendre en compte, est celui de l’alimentation. Une alimentation trop riche en graisses, trop salée, trop sucrée pèsera sur vos performances, sapera vos sensations et votre motivation. Les nutriments contenus dans les plats cuisinés sont dégradés par la cuisson. Une dégradation d’autant plus importante que la température de cuisson est élevée et que les ingrédients en présence sont nombreux. Ces nutriments dégradés, que la science officielle regroupe sous le nom de « molécules de Maillard » ou d’« A.G.E » (pour Advanced Glycation End product) sont mal assimilés par l’organisme. Ils s’agglutinent dans les tissus (muscles, tendons, etc.) qui perdent en souplesse, en élasticité et en solidité. Ils s’amalgament et se déposent dans les artères, les articulations, etc. C’est pourquoi les aliments trop transformés fragilisent le sportif et l’exposent à toutes sortes d’ennuis de santé très pénalisants : élongations, claquages, luxation, arthrites, rupture des ligaments croisés, chondrocalcinose, etc.
Depuis quelques années, on a vu apparaître sur le marché de nombreux compléments alimentaires destinés aux sportifs tels que les boissons énergisantes, les barres de céréales survitaminées, des cakes ou des gels hyper-protéinés, des substituts de repas pour renforcer la masse musculaire, etc. Sont-ils efficaces ? Inoffensifs ? Les fabricants l’assurent. Les professionnels de santé sont réservés. Ils dénoncent notamment la présence de substances dopantes dans certains d’entre eux et considèrent qu’ils ne peuvent pas constituer la base d’une bonne alimentation pour un sportif. Ces compléments alimentaires sont des aliments très artificiels et comme tous les aliments trop transformés, les nutriments qu’ils contiennent sont dégradés. S’ils améliorent les performances, c’est surtout grâce à l’adjonction de substances excitantes ou dopantes. Pour une pratique saine et épanouissante du sport ils présentent de graves inconvénients pour bien peu d’avantages.

L’alimentation du sportif, tous les diététiciens en conviennent, doit nécessairement comporter une part importante de fruits et de légumes pris en crudité. Souvenez-vous que l’être humain s’est constitué au fil des millénaires, soumis durant toute cette période antédiluvienne à la sélection naturelle qui n’a retenu que les individus ayant une bonne constitution physique et capable de trouver leur nourriture dans un milieu naturel sauvage. A en croire les ossements que l’on a retrouvés dans diverses régions du monde, les humains préhistoriques étaient des forces de la nature. Leurs performances sportives devaient être excellentes, voire exceptionnelles. Il n’est donc pas étonnant qu’une alimentation peu transformée, proche de celle des chasseurs-cueilleurs soit particulièrement bien adaptée à l’effort physique intense.

C’est d’ailleurs sur la base de ces observations que des sportifs américains et canadiens se sont intéressés au régime cru pour améliorer leurs performances physiques. Parmi les témoignages rapportés par le site http://www.raw-food-repair.com/athletes.html, voici celui de Tim Van Orden, un des meilleurs coureur de Californie : « Le passage à un régime cru végétarien été le meilleur choix que j'ai jamais fait en tant qu'athlète. Mon endurance s’est considérablement améliorée. Je récupère lors d’entraînements intensifs ou de compétition en moitié moins de temps. J'ai dû diminuer les séances d'entraînement du haut du corps à la gym, parce que maintenant je fais du muscle trop rapidement, ce qui me ralentit lorsque je cours. Mon asthme est parti et je n’ai plus de douleurs musculaires. »


Livres sur ce sujet en anglais.
 
Témoignage de sportifs

Autre témoignage de sportif

The raw food athlete

Revue Médicale Suisse : Compléments alimentaires : phénomène de société et problématique dans le monde antidopage

Journées Annuelles de Nutrition et Diététique : Antioxydants et compléments alimentaires

Les compléments alimentaires peuvent être très dangereux

Dopage et compléments alimentaires

Manger cru : La solution anti-AGE

Produits chimiques dans l’alimentation : Comment y échapper ?

lundi 25 juillet 2011

Délices et Gourmandises de l'été : Associer plaisir, détente et santé

Profitez de vos vacances, oubliez les fourneaux, l’été est une bonne saison pour manger cru. C’est une période de l’année au cours de laquelle se succède une profusion de nourritures que l’on peut consommer telles que nous les offre la nature. Il y a bien sûr les fruits, présents en abondance sur les étals des marchés : les cerises, les fraises et les framboises en début de saison, puis viennent les abricots, les pêches, les nectarines, les diverses variétés de melons, le charentais à chair orange vif, le jaune oblong comme un ballon de rugby, le melon à chair verte et d’autres encore comme le melon piel del sapo plus tardif. Suivent les prunes aux multiples parfums : les mirabelles, la prune d’ante, la quetch, etc. Puis viennent les figues noires ou blondes, délices des dieux, extrêmement nourrissantes. Il y a aussi sur les étals des marchés des légumes qui se laissent manger crus comme les tomates, les salades, la roquette, les poivrons, les concombres, l’épi de maïs frais, etc.

L’été est aussi une saison au cours de laquelle on peut s’initier aux nourritures sauvages. Au cours de vos promenades, dans les bois, sur les bords de chemin ou de rivières cherchez la menthe, l’ail sauvage qui est beaucoup plus digeste que l’ail domestique, le fenouil sauvage, dont le goût est plus équilibré que son homologue destiné aux cuisines. En levant la tête, peut-être découvrirez-vous un amélanchier chargé de baies d’un rouge foncé, presque violettes, ou des grappes de cerises dans un merisier, ou un arbousier avec ses petites boules rouges comme des fraises rondes et rugueuses, ou alors un cormier ou encore un cornouiller plein de ses fruits qui ressemblent à des olives rouges carmin. Ces arbres fruitiers de la forêt, peu connus du grand public, donnent tous de délicieuses baies aux propriétés nutritives indéniables.

Si vous avez un peu de jardin, rendez le productif. Chaque été, vous vous en féliciterez. Plantez-y un groseillier à maquereaux dont les fruits, pourtant excellents et peu fragiles sont pratiquement introuvables dans le commerce, des framboisiers, des cassissiers, des groseilliers blanc et rouge qui vous permettront de profiter en abondance de fruits habituellement couteux. Selon l’espace dont vous disposez, ajoutez diverses variétés d’arbres fruitiers dont la culture présente l’avantage de ne nécessiter que peu d’entretien. Sous les arbres, à mi-ombre, réservez une place pour les fraisiers et laissez les librement proliférer.

Si vous avez choisi la mer pour votre séjour estival, profitez-en pour manger des fruits de mer sans les cuisiner. Huitres, moules de bouchot, palourdes, coques se mangent très bien crues. Et pourquoi ne pas essayez les langoustines ? Consommées crues, comme le font les connaisseurs, leur chair est naturellement onctueuse et parfumée. Si leur chair colle à la carapace, laissez les une journée au frais dans votre frigo avant de les manger. C’est lorsque leur chair se détache bien de la carapace qu’elles déploient le meilleur de leur goût. Vous n’aurez même pas l’idée d’y ajouter quelque condiment que ce soit.

La saison estivale vous donne l’occasion de rompre avec votre routine quotidienne. Profitez-en ! En invitant le cru à votre table, vos vacances seront libérées de ces rébarbatives tâches ménagères de cuisine suivies de récurage de poêles, de casseroles et de vaisselles sales et grasses. Manger cru en vacances, c’est aussi facile et finalement moins coûteux que d’acheter des plats tout préparés ou d’aller au restaurant. En prime, vous aurez le plein de vitamines et d’oligoéléments, vous vous reposerez mieux, vous vous sentirez plus léger, plus serein, de meilleure humeur et plein de vitalité. Pourquoi s’en priver ?

dimanche 26 juin 2011

Danger des bactéries : Sommes-nous bien protégés ?

Les épidémies qui se succèdent d’Escherichia Coli (E. Coli) amènent certaines personnes à donner des recommandations qui, in fine, pourraient s’avérer pires que les maux qu’elles sont censées combattre. Malgré un consensus scientifique, maintenant bien établi, qui démontre que la consommation d’aliments crus, notamment des fruits et des légumes est le meilleur moyen de prévention des maladies, elles préconisent une pratique qui augmente à coup sûr de nombreux autres risques : la cuisson des aliments. A ce sujet la littérature scientifique abonde d’études qui montrent les effets néfastes de la cuisson (destruction des micronutriments et réactions chimiques) qui font de tout plat cuisiné un amas de produits chimiques plus ou moins toxiques que l’organisme peine à assimiler. Ces mises en garde souvent irréfléchies pourraient détourner une partie de la population des meilleurs aliments pour la santé, les fruits et légumes, et précipiter la survenue de pathologies graves voire se solder par une surmortalité liée à ces pathologies. Au final, les coûts humains et économiques (dépenses de soins et d’hospitalisation) induits par ces recommandations risquent fort de se révéler bien supérieurs à ceux générés par la bactérie tueuse.

Les fournisseurs de recommandations auraient peut-être été dû prendre plus complètement et plus visiblement en compte le risque lié à la cuisson des aliments et de proposer d’autres précautions de bon sens. D’abord relativiser le risque plutôt que d’entretenir une atmosphère d’inutile panique. L’épidémie actuelle aura fait quelques dizaines de morts alors que la cuisson des aliments, du fait des multiples pathologies qui lui sont imputables (maladies cardiovasculaires, diabète, cancers, obésité, etc.), en provoque des centaines de milliers chaque année. N’eut-il pas été judicieux de rappeler que nous vivons dans un océan de bactéries de toutes sortes, généralement inoffensives et dont un grand nombre sont utiles voire indispensables à notre organisme ? La dangerosité de quelques unes d’entre-elles n’est vraie que pour certaines personnes qui présentent des fragilités particulières (lesquelles peuvent d’ailleurs provenir des déséquilibres nutritionnels induits par une alimentation trop transformée). Ils auraient donc dû conseiller la vigilance quand à l’approvisionnement, vérifier l’origine des produits, se renseigner sur leur mode de production, s’assurer de leur fraîcheur, éventuellement les laver à l’eau claire si nécessaire.

Le secteur des fruits et légumes occupe environ 2% des terres cultivées contre 51% pour les céréales et représente près de 20% des emplois ruraux contre moins de 3% pour les céréales. C’est le secteur agricole le plus productif à l’hectare et le plus pourvoyeur d’emploi. Dans l’alimentation des français, la part de nourriture non transformée (essentiellement des fruits et une petite partie des légumes consommés hors pomme de terre), se situe dans une fourchette de 3 à 6% selon les régions et les saisons. Doubler la production, permettrait de revitaliser les campagnes sans accentuer la pression sur les terres cultivables, tout en améliorant l’état sanitaire de l’ensemble de la population. Et doubler la production, c’est possible. Le rapport d’expertise de l’INRA de 2007 sur les fruits et légumes constate que la baisse des prix se révèle être un levier efficient pour agir sur la consommation, contrairement aux campagnes de prévention, style « 5 fruits et légumes par jours » qui n’ont pas un effet rapide. Une baisse de la TVA, voire sa suppression pure et simple, sur les produits alimentaires non transformés, compensée par une légère augmentation de la TVA sur les produits transformés, aurait pour effet de soutenir à la fois la demande, notamment celle des ménages à faible revenus, et de réorienter la production agricole. L’adage « on creuse sa tombe avec ses dents » est largement confirmé par la science : notre santé dépend de ce que l’on mange. Cela signifie que, dans les faits, les politiques de santé publique se décident, au niveau national, par le ministère de l’agriculture et au niveau européen par la PAC et non, comme on pourrait le croire, par le ministère de la santé qui, en réalité, est celui de la maladie.

INRA : Prix des fruits et légumes et enjeux de santé publique

Produits chimiques dans l’alimentation : Comment y échapper ?

Obésité, surcharges alimentaires, carences : Manger cru, le moyen d’équilibre et de régulation de son alimentation ?

dimanche 29 mai 2011

Produits chimiques dans l’alimentation : Comment y échapper ?

Alors que l’on s’inquiète à juste titre de l’impact sanitaire des nombreux produits chimiques introduits dans notre alimentation à divers stades de la production agroalimentaire, on oublie que le simple fait de mélanger et de cuire ses aliments est une façon comme une autre de fabriquer des produits chimiques. Qu’elle soit de haute volée ou de bas étage, délicieuse ou quelconque, maison ou industrielle, bio ou pas, la cuisine aboutit toujours à une cascade de transformations chimiques des aliments. Et ce n’est pas parce que les composés qui sont issus de ces transformations ne sortent pas des usines chimiques qu’ils sont inoffensifs.

De la chimie dans l’assiette

On sait depuis fort longtemps qu’il se produit des réactions chimiques lors de la cuisson des aliments mais ce n’est que récemment que la science a commencé à s’y intéresser, soit pour rechercher de nouvelles saveurs et composer de nouvelles recettes, soit pour identifier et prévenir les dangers de la cuisson. Passons rapidement sur les premiers, plus préoccupés de flagorneries gastronomiques que de santé publique et attachons nous à ce que nous apprennent les seconds. Des découvertes majeures et inquiétantes sur les composés chimiques induits par la cuisson ont en effet amené les pouvoirs publics, que ce soit en Europe, aux Etats-Unis ou au Canada, à lancer de vastes programmes de recherche. Il en ressort que ces réactions chimiques, communément appelées réactions de Maillard du nom du chimiste qui a été le premier à les étudier au début du 20ème siècle, sont nombreuses et complexes. Ainsi le programme HEATOX, initié par la commission Européenne en 2003, a-t-il permis d’identifier plus de 800 composés chimiques issus de ces réactions.


Les furanes
Parmi ces composés il y a d’abord les furanes dont on connaît la présence dans les aliments cuits depuis les années 70. Leurs mécanismes de formation n’ont été élucidés que récemment. Une étude publiée dans l'édition d'octobre 2004 du Journal of Agricultural and Food Chemistry démontre comment les aminoacides et les sucres alimentaires se décomposent et se transforment en furanes lorsqu'ils sont chauffés. D'autres composants alimentaires, tels que la vitamine C et les acides gras polyinsaturés, sont aussi susceptibles de produire des furanes, sous-produits non désirés résultant de la cuisson, de l'embouteillage ou de la mise en conserve de produits alimentaires. Aromatiques et volatiles les furanes sont des éléments significatifs du goût et de l’odeur du café, du chocolat, et de nombreux plats cuisinés
Les furanes sont des toxiques pour l’organisme. Ils provoquent des maladies de la peau comme la chloracnée, des troubles hépatiques, un affaiblissement du système immunitaire, de l’appareil endocrinien et des fonctions de reproduction. On leur attribue aussi des effets sur le développement du système nerveux ainsi que certains cancers.

L’acrylamide
Il y a ensuite l’acrylamide dont la présence a été signalée en 2002. Il se trouve que l’acrylamide est un composé chimique produit industriellement et utilisé pour la fabrication des plastiques, des cosmétiques et pour le traitement des eaux. Il est considéré comme un toxique dangereux (mutagène, génotoxique et cancérogène). Sa présence dans les aliments cuits est liée à des recombinaisons chimiques de protéines et de glucide, notamment l’asparagine, à haute température. Les concentrations d’acrylamide observées dans de nombreux aliments de consommation courante, tels que le pain, les biscottes, les biscuits, les frites, les chips, le café, sont préoccupantes puisqu’elles sont de l’ordre de 100 à 1000 fois supérieures à celles admises pour son usage dans l’industrie. C’est la découverte fortuite de ce composé par une équipe suédoise qui a déclenché la décision de lancer le programme HEATOX en 2003.

Les A.G.E
Il y a aussi les A.G.E dont les effets néfastes sur l’organisme ne sont connus que depuis le début des années 2000. Ils regroupent toute une gamme de molécules issues de réactions chimiques entre les glucides et les protéines lors de la cuisson. Etant donné que la plupart des aliments contiennent des glucides et des protéines, les A.G.E sont présents dans presque tous les plats cuisinés, et en quantités souvent considérables. Les réactions chimiques entre glucides et protéines sont complexes. A basse température, c’est-à-dire jusqu'à une température équivalente à celle du corps, elles sont partielles et les composés de glycation obtenus peuvent être démontés par la cellule lorsqu’ils y pénètrent. Aux températures habituelles de cuisson en revanche, ces réactions forment des molécules indémontables qui s’accumulent dans la cellule et en perturbent le fonctionnement jusqu’à l’étouffer. On parle alors de produits terminaux de glycation (P.T.G) ou, dans la langue de Shakespeare, « Advanced Glycation End-product » d’où leur nom. Les AGE s’accumulent aussi dans les espaces intercellulaires perturbant ainsi les échanges entre cellules. Transportés par les vaisseaux sanguins, ils se soudent ensemble du fait de leur forte réactivité selon un processus connu sous le nom de liaisons croisées. Au fur et à mesure que les protéines glyquées tissent des liens croisés, les tissus de l’organisme deviennent de plus en plus raides et durs. La glycation endommage des organes comme le cœur, les yeux ou la peau qui ont besoin de flexibilité pour fonctionner de façon optimale. Elle est maintenant reconnue comme étant l’un des principaux facteurs du développement de nombreuses maladies du vieillissement incluant l’athérosclérose, l’insuffisance cardiaque, la maladie d’Alzheimer, les complications du diabète, la formation de la cataracte ou le vieillissement cutané prématuré.

Et ceux qu’on ne connaît pas encore
La cuisson et ses conséquences sur la santé sont un vaste sujet d’étude scientifique que le programme HEATOX (2003-2007) n’a fait que déflorer. Une prolongation de ce programme de recherche aurait été nécessaire pour défricher les nombreuses zones d’ombre et questions laissées en suspens, comme par exemple cette cinquantaine de molécules identifiées comme suspecte d’être toxiques d’après leur structure moléculaire.

Une réalité incontournable
La cuisson présente donc de nombreux inconvénients difficilement évitables. Chaque fois que ses effets malencontreux ont été découverts, l’ingéniosité des chimistes et des biologistes a été mise à contribution pour rechercher des solutions de contournement : médicaments ou compléments alimentaires anti-A.G.E, blanchiment des pommes de terre, friture sous vide, optimisation du rapport huile/pomme de terre dans des friteuses, durée accrue de fermentation de la levure et modification des conditions de cuisson pour le pain, additifs exhausteur de goût pour compenser les effets de la baisse des températures de cuisson, enzymes génétiquement modifiés ajoutées à certaines préparations, etc. Mais aucune de ces solutions ne permet de résoudre efficacement ne serait-ce qu’un seul des inconvénients précités.

Manger cuit nuit à votre santé
La cuisson induit des désordres dont nous commençons juste à entrevoir la portée sanitaire à moyen et long terme. Comme pour le tabac, l’intoxication n’est pas immédiatement létale et ne provoque qu’épisodiquement des malaises mais les conséquences se font progressivement sentir avec l’âge : Courbatures, fatigues physiques, insomnies, mal au dos, maux de ventre, digestions difficiles, prise de poids progressive, masses adipeuses sur le ventre, les hanches, les fesses, les cuisses, tâches brunâtres et perte de souplesse de la peau, affaissement du ventre et des seins, infections à la moindre blessure, etc., jusqu’à l’apparition de pathologies lourdes : maladies cardio-vasculaires, obésité, diabète, cancer, embolie pulmonaires, etc. Ces pathologies graves, souvent invalidantes, sources de multiples souffrances sont devenues si fréquentes qu’elles concernent aujourd’hui en France plus 8 millions de personnes, (chiffre 2009, 12 millions à l’horizon 2015 selon une estimation de la CNAM) et mobilise près de la moitié des dépenses de la sécurité sociale. Sans le système de santé performant mais très onéreux dont nous disposons aujourd’hui, la situation serait catastrophique, à peine plus enviable que celle de nos grands parents lorsqu’au 19ème siècle la moitié d’une génération d’enfants mourrait avant l’age de dix ans.

Manger cru préserve santé et vitalité
En contrepoint de cette réalité, de nombreuses études montrent les multiples effets protecteurs, réparateurs ou équilibrants des aliments lorsqu’ils sont consommés crus. Effets qu’on ne retrouve généralement pas lorsque ces mêmes aliments sont cuits ou que leurs principes actifs sont concentrés sous forme de compléments alimentaires. Par exemple, si l’ananas fait maigrir ce n’est pas le cas des gélules à base d’extrait d’ananas pourtant présentées comme amaigrissantes. De même si les antioxydants des fruits sont souverains contre le cancer, ces mêmes antioxydants pris en comprimés se révèlent néfastes parce qu’ils contrarient les traitements anti-cancéreux.
Après avoir épluché 10 000 études scientifiques sur la nutrition, l’OMS en est venu à la conclusion que les fruits et des légumes en crudité sont indispensables pour une alimentation équilibrée. Ces aliments améliorent significativement tous les indicateurs de santé. C’est la raison pour laquelle toutes les recommandations officielles se sont alignées sur les préconisations de l’OMS et insistent désormais sur l’importance des crudités et des fruits pour équilibrer son alimentation.

Cuire et transformer : une habitude récente
Il en est de la cuisson et de la transformation des aliments comme de l’électricité ou l’eau courante, elles n’ont pas toujours existé. Même s’il semble avéré que la maîtrise du feu remonte à environ 400.000 ans, la cuisson des aliments ne commence réellement qu’au néolithique supérieur, soit environ 10.000 ans avant JC. Et encore, seulement pour quelques peuples du Proche-Orient. Il faudra attendre 5000 ans avant JC pour qu’elle se généralise à toute l’Europe. Et dans de nombreuses autres régions du monde, Amériques, Caraïbes, Grand Nord Canadien, Indonésie, Australie, etc., de telles pratiques étaient encore inconnues il y a quelques siècles. Depuis que les humains modernes existent sur cette planète, soit depuis près de 7 millions d’années, plus de 99% d’entre eux ont mangé cru toute leur vie durant. Ce n’est qu’à partir du néolithique que l’on observe sur les squelettes humains des traces laissées par diverses pathologies dont certaines directement liées à l’alimentation comme par exemple les caries dentaires, dues aux sucres des céréales panifiées. Ce changement de mode de vie et d’alimentation a favorisé l’émergence de nombreuses maladies épidémiques qui ont dramatiquement marquées l’Histoire : la tuberculose, transmise par le bétail 7000 ans avant JC, la variole transmise par le chameau 2000 ans avant JC, la lèpre dont le plus ancien fossile, vieux de 4000 ans, atteint de cette maladie a été découvert en Inde en 2009, mais aussi le choléra, la peste, la vérole apparus plus récemment.
Le fait que les fossiles soient moins nombreux au fur et à mesure que l’on remonte dans le temps ne suffit pas à expliquer la raréfaction des traces de pathologies pour les périodes antérieures au néolithique. Les dentitions se conservent très bien et ce n’est qu’à partir du néolithique qu’on en retrouve des proportions significativement plus importantes en mauvais état. Les travaux du dentiste américain Weston A. Price, qui a étudié la formation des dents et des os des sociétés primitives dans les années 1920-1940 et comparé leurs habitudes alimentaires ont confirmé l’existence d’un lien entre l’alimentation et la santé bucco-dentaire.

Faut-il abandonner la cuisson ?
La cuisson des aliments est peut-être une spécificité humaine, cela ne signifie pas qu’elle soit dépourvue d’inconvénients. La guerre est aussi une spécificité humaine, tout aussi regrettable. Que la cuisson soit élevée par certains au rang de patrimoine culturel ou de fondement de la civilisation ne change rien aux réalités biologiques. La cuisson est tout aussi nocive à long terme que peuvent l’être le tabac ou l’alcool. Faut-il l’abandonner ? Ce serait dommage d’attendre d’y être contraint pour des raisons médicales, d’autant plus qu’une alimentation crue procure des satisfactions qui valent largement celles des mets préparés les plus délicats. Mais même sans aller jusqu'à une alimentation intégralement crue, on peut facilement tirer de grands bénéfices d’un retour à une alimentation plus conforme à notre physiologie en modifiant quelques mauvaises habitudes.

Notre poison quotidien

Prévention du cancer: une protection spécifique à certains fruits et légumes

Fruit and Vegetable Intake and Overall Cancer Risk in the European Prospective Investigation Into Cancer and Nutrition (EPIC)

La cuisine moléculaire en question

Les furanes sur le site de la Confédération Suisse
Le furane sur le site de Santé Canada

L’acrylamide dans l'alimentation : Effets sur la santé et moyens de prévention

Rapport de la FAO : L'acrylamide dans l'alimentation, un problème de santé publique

Recherche européenne : le programme HEATOX

Dessin de Pulupulu

dimanche 24 avril 2011

Témoignage surprenant sur Alzheimer ?

Parmi les témoignages qui nous parviennent, l’un d’eux émanant d’une mère de famille nous a surpris :

« Ma belle-mère, fut atteinte précocement de la maladie d’Alzheimer et j’ai commencé à prendre en charge ses repas à partir du moment où elle n’était plus capable de les prendre seule. Comme je mangeais cru et sans aucun produit laitier, ainsi que mes enfants, et que j’en avais constaté sur moi-même de nombreux effets bénéfiques, j’ai tout naturellement pensé que ce serait bien pour ma belle-mère. J’ai donc supprimé tout aliment cuit : à midi je lui servais de copieuses salades de légumes crus assaisonnés d'huile d'olive et de poudre de noisettes ou d'amandes (à cause de l'absence de dents ne permettant pas de mâcher ces oléagineux), par exemple : tomates, avocats, concombres, persil, poivron rouge, carottes râpées ou céleri-rave râpé, et toutes sortes d'autres légumes de saison, le tout coupé en tous petits morceaux. Suivis d'un dessert composé soit de fruits frais de saison, soit d'une salade de fruits frais assaisonnés de miel (pas de sucre !). Le soir, 4 ou 5 bananes de culture biologique (elle s'est mise à en raffoler, elle qui n'en avait quasiment jamais mangé de sa vie !). Et comme boisson uniquement de l’eau du robinet.


Après 10 jours de ce régime les délires, qui étaient devenus permanents chez elle, se sont arrêtés et il est redevenu possible d’avoir des conversations sensées avec elle. Les voisins qui n'étaient pas au courant de cette démarche alimentaire ont spontanément remarqué une nette amélioration de son comportement, et sans que j'aborde moi-même le sujet avec eux, ils m'ont fait part de leurs observations et m'ont demandé quel médicament avait été administré à ma belle-mère. Ils ont eu du mal à croire qu'elle n'en prenait aucun !

L'amélioration dura environ 6 mois, puis fut suivie d'une stabilisation qui dura environ un an puis d'une très lente reprise de la dégradation, qui malgré tout peut-être considérée comme un "progrès" dans la mesure où l'évolution de la maladie, avant que je la prenne en charge, était beaucoup plus rapide.

Après environ un an de cette dégradation lente, il fut nécessaire de la placer dans un établissement pour personnes âgées dépendantes. En 3 mois, elle perdit l'usage de la parole et de la compréhension (qu'elle avait encore intacts à son entrée) et elle perdit aussi le sens de l'équilibre dans la marche. La vitesse de dégradation fut spectaculaire depuis son placement dans cette maison, où pourtant elle était fort bien traitée avec une nourriture équilibrée, variée et bien préparée, mais cuite.

Les habitudes alimentaires qu'avait ma belle-mère jusqu'à sa maladie étaient aux antipodes de ce régime cru et ont probablement contribué à l'apparition précoce de sa maladie. Elle mangeait tout très cuit même les fruits, beaucoup de pain, beaucoup de boissons très sucrées, des pâtes, des biscuits, du fromage, des steaks hachés, très peu de fruits et de légumes, et une consommation excessive de bière les dernières années avant sa maladie. »

Ce témoignage peut paraître surprenant. Il est pourtant conforme aux dernières découvertes scientifiques sur cette terrible maladie. On sait depuis près d’un siècle que la cuisson produit des réactions chimiques, dites réactions de Maillard. Les nombreux composés chimiques issus de ces réactions sont regroupés sous l’appellation anglaise AGE (Advanced Glycation End products) (lien). Plusieurs études scientifiques montrent que ces AGE ont ou peuvent avoir une part de responsabilité dans la maladie d’Alzheimer.

Voici quelques liens sur des études scientifiques qui mettent en cause les AGE dans la maladie d’Alzheimer.
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/9777946
http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15975084
http://cercor.oxfordjournals.org/content/15/2/211.full
http://www.pnas.org/content/91/11/4766.full.pdf

Parmi les composés issus des réactions de Maillard, il en est un qui a été découvert récemment et dont la présence dans les aliments a beaucoup surpris puisqu’il s’agit d’une molécule chimique produite industriellement et qui entre dans la fabrication d’un certain nombre de produits de consommation courante.
Les scientifiques savent depuis des années que l'acrylamide (lien) peut causer des lésions nerveuses graves, notamment une apathie musculaire et une perte de la coordination musculaire, en particulier suite à une exposition industrielle à un niveau élevé. Les études en laboratoire suggèrent qu’une exposition chronique par voie alimentaire peut endommager les cellules nerveuses du cerveau et pourrait jouer un rôle dans le développement de maladies neurodégénératives, y compris la maladie d'Alzheimer. Selon Richard LoPachin, Jr., Ph.D, neurotoxicologue au College of Medicine Albert Einstein de New York, l'acrylamide est structurellement similaire à l'acroléine, une substance chimique trouvée dans le cerveau des patients atteints de la maladie d'Alzheimer et autres maladies neurodégénératives. Des études complémentaires sont en cours pour confirmer ces résultats.

Voir à ce sujet le lien suivant :
http://www.medicalnewstoday.com/articles/80372.php

Des chercheurs italiens ont analysé toutes les études publiées au cours des 15 dernières années portant sur l´évaluation du régime méditerranéen. Huit études d´observation ont été retenues, permettant d´analyser les données de plus d´un demi million de personnes, 514 816 très exactement.
L´analyse des données confirme les bienfaits (lien) du régime méditerranéen pour réduire la mortalité tant par accidents cardiovasculaires (risque réduit de 9%) que par cancers (risque réduit de 6%), notamment digestifs. Mais cette méta-analyse met également en évidence une réduction de 13% du risque de maladie d´Alzheimer et de maladie de Parkinson. Les chercheurs ne disent pas si ce bénéfice est un effet direct du régime méditerranéen ou si c´est une conséquence de l´impact de ce régime sur la santé cardiovasculaire des patients.

Détails de l’étude italienne : http://www.bmj.com/content/337/bmj.a1344.full

Enfin, d’autres sources sérieuses suggèrent qu’un régime alimentaire riche en fruits et légumes frais ou proche du régime méditerranéen permet de prévenir voire fait reculer sensiblement la maladie.

http://www.informationhospitaliere.com/actualite-11054-consommation-fruits-reduirait-risque-maladie-d-alzheimer.html

http://www.reseau-alzheimer.fr/index.php/base-documentaire/etudes-et-recherches/749-incontinence-quelle-recherche-

dimanche 6 mars 2011

« Notre poison quotidien » : Information, Pistes et Solutions

Après son excellent travail (livre et documentaire) « Le Monde selon Monsanto » dénonçant les risques et dangers des OGM, Marie-Monique Robin a de nouveau eu le courage d'effectuer une enquête approfondie. Elle peut ainsi dénoncer dans « Notre Poison Quotidien » (film et livre), diffusé notamment en France sur ARTE le 15 mars 2011 à 20h40, d'autres dangers considérables, portant déjà atteinte à la santé d'un très grand nombre de personnes.

Quelques éléments clés que « Notre poison quotidien » aide à mettre en évidence :

Pour établir la toxicité d’une substance chimique, les autorités sanitaires se basent encore sur un principe inadéquat édicté par Paracelse, un alchimiste, astrologue et médecin controversé du 16ème siècle, un vieux principe selon lequel « Toutes les choses sont poison, et rien n'est sans poison; seule la dose fait qu'une chose n'est pas un poison. ». Un principe démenti par de nombreuses découvertes scientifiques depuis des décennies. Les recherches les plus précises et les plus récentes montrent que, avec certaines molécules, des doses infimes ont un impact aussi significatif sur l’organisme que des doses plus importantes. C’est notamment le cas des perturbateurs endocriniens dont les effets catastrophiques se produisent lors de la reproduction, parfois des dizaines d’années après leur ingestion. A cela s'ajoute l'effet cocktail créé par la superposition de produits chimiques différents qui, ensemble, sont dangereux alors qu'ils étaient apparemment inoffensifs pris séparément. Le taux d’exposition de la population à des produits chimiques reconnus dangereux ou suspecté de l’être est très important. Des résidus de produits phytosanitaires et des additifs alimentaires chimiques sont présents dans une grande partie des aliments disponibles en grande surface. Des milliers d’agriculteurs dans le monde meurent chaque année, victimes des produits chimiques phytosanitaires qu’ils utilisent. Plus d’une centaine de substances chimiques nocives sont présentes dans notre sang. Faut-il s’étonner de l’augmentation régulière des maladies chroniques, des cancers, des maladies auto-immunes, des troubles hormonaux, etc. ? Faut-il s’étonner que notre société croule sous le poids des dépenses de santé ? Ces substances n’altèrent pas que notre état physique. Elles peuvent aussi modifier notre état mental et psychologique, notre résistance au stress, notre humeur, notre sexualité.

Voici quelques recommandations pratiques pour diminuer les risques et bien profiter de la vie :

Manger bio. C’est un moyen évident pour échapper aux produits chimiques phytosanitaires (= poisons) et promouvoir du même coup une agriculture biologique qui préserve mieux l’environnement, la santé des agriculteurs, celle de leurs voisins et celle des consommateurs tout en favorisant la création d'emplois à la campagne.


Éviter autant que possible l’alimentation industrielle. C’est le seul moyen d'échapper à tous les additifs alimentaires dont l’innocuité n’est pas toujours aussi certaine que le prétendent les industriels !


Manger le plus de crudités possible. Préférez les fruits au dessert, les crudités en entrée. Car il est une autre source de pollution chimique encore trop souvent sous-estimée, celle issue des réactions chimiques incontrôlées qui se produisent lors de la cuisson des aliments. On a découvert récemment que des aliments aussi ordinaires que le pain, les biscottes, les gâteaux secs ou les chips contiennent des quantités importantes d’acrylamide, le café et le chocolat on retrouve des furanes et dans de nombreux composés chimiques issus de la cuisson, appelés AGE, ne sont pas assimilables et s’accumulent dans le corps. Ils font grossir le tour de taille, sclérosent les artères, accélèrent le vieillissement des tissus, altèrent toutes les fonctions de l’organisme. Manger cru, c’est facile, simple, très agréable et ça vous permet d’éviter tout cela.

Enfin, pour ce qui resterait de vrai de la citation de Paracelse près de 500 ans plus tard, manger un aliment cru, sans sauce et sans assaisonnement, et en respectant les signaux de régulation du corps (plaisir, déplaisir) est un des meilleurs moyens de respecter les doses dont le corps a besoin ou peut supporter.


Le blog de Marie-Monique Robin

Cuisson, chimie et alimentation : Dangers et solutions

Impact sanitaire de l’alimentation

Pour se nourrir de santé et de plaisir

A propos de l’acrylamide

A propos des AGE

Lutte contre la malnutrition

Le coût de la santé et le moyen de le rendre plus supportable

Et les OGM ?

Pour les gourmets :
Les délices d’automne

Pour les amateurs de viande

Et bien d’autres articles à découvrir sur le blog Manger-cru.

dimanche 27 février 2011

Le Safou : une richesse méconnue de la gastronomie africaine

Le safou ? Qu’est ce que c’est ? A quoi cela ressemble-t-il ? Comment vous dire ? Que c’est un fruit, qu’il est gros comme une petite patate, que comme l’olive c’est un gros noyau recouvert d’une mince épaisseur de chair, qu’à cause de cela on pourrait peut-être le comparer à un avocat patatoïde, oui, c’est cela, un avocat patatoïde ! C’est le fruit du safoutier (Dacryodes edulis), arbre d’origine africaine cultivé dans les zones équatoriales, tropicales humides et tropicales d’altitude. Le safou est donc un fruit typiquement africain, cultivé pour l’instant uniquement en Afrique. Pour l’instant car ce fruit suscite un intérêt croissant et sa culture, actuellement en forte progression, pourrait fort bien déborder du continent noir. En effet le safou est très nutritif. Il n’a certes pas le goût sucré qu’on attribue habituellement aux fruits. Tout comme l’olive ou l’avocat avec lesquels il a décidément quelques similitudes, c’est un fruit gras qui contient peu de glucides. Les principaux constituants de l’huile extraite de la pulpe sont des acides gras palmitique (41-48%), oléique (20-27%) et linoléique (21-29%). Le safou est par ailleurs riche en minéraux : phosphore, calcium, manganèse, fer, cuivre, zinc, etc. Cueillit dur, certains apprécient son goût légèrement acidulé lorsqu’il est encore un peu ferme, d’autres succombent aux charmes de sa pulpe crémeuse lorsqu’il est arrivé à maturité. Pour le faire mûrir, rien de plus simple. Il suffit par exemple de l’enfermer dans un bocal et le mettre dans un endroit bien chaud de la maison. Et si vous constatez qu’un mycélium blanc s’est développé à sa surface, soyez rassuré, cela n’affecte en rien le goût du fruit. D’autres encore le préfèrent lorsqu’il est mi-sec. Une fois mûr, la meilleure méthode pour qu’il sèche un peu, consiste à le laisser, toujours dans le même endroit bien chaud de la maison, mais à l’air libre, voire sur une grille pour qu’il soit bien aéré. On peut se procurer des safous dans toutes les bonnes épiceries africaines et dans tous les magasins exotiques bien achalandés du monde entier.
Son goût ? Comment dire ? Qu’il est surprenant, très spécial. Il y a ceux qui disent qu’il a quelque chose d’épicé, ceux qui lui trouvent une tonalité musqué. Il fait penser à tout mais ne ressemble à rien. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il ne manque pas de corps. Il a de la présence en bouche et ses arômes chambrés sont intenses. Consommé nature, le safou est étonnamment nutritif. Une petite dizaine de safous, soit moins de 50 grammes de matière dans l’estomac, suffiront généralement à vous rassasier.

Bon appétit.

samedi 22 janvier 2011

L’avocat : Un fruit à manger cru et savourer sans modération

L'avocat est un fruit originaire d’Amérique centrale où il est consommé très couramment depuis la nuit des temps. On sait depuis la découverte de noyaux dans des cavernes que les Aztèques et les Mayas en mangeaient il y a environ 10 000 ans. La grosseur des noyaux retrouvés sur certains sites semble attester que la culture de l’avocatier remonte à 7000 ou 8000 ans. L’avocat fut introduit en Europe par les Espagnols dès le XVIIe siècle. Longtemps réservé à l’aristocratie et la grande bourgeoisie, ce fruit ne s’est démocratisé qu’à partir de la deuxième moitié du 20ème siècle. Les variétés les plus courantes, de 150 à 250g, sont l’avocat hass à la peau sombre et granuleuse, le fuerté en forme de poire, le bacon qui ressemble à un œuf d’oie vert. Moins courants en Europe sont les gros avocats des Antilles ou les avocats sauvages d’Afrique dont le poids peut facilement atteindre le kilo.
L’avocat se caractérise par sa richesse en lipides qui représente entre 7 et 32% de son poids selon l’origine et le degré de maturité. Ceux-ci sont à près de 80% des acides gras insaturés, bon pour la santé cardiovasculaire. L’acide oléique, mono-insaturé, domine largement, et dépasse 59 % du total des acides gras. L’avocat contient aussi des protides à un taux moyen de 1,8g aux 100g, des glucides à un taux de 2g aux 100g bien inférieur à celui des autres fruits frais (qui est en moyenne de 10g), des acides organiques tels que l’acide malique (0,2 g aux 100 g), et l’acide citrique (0,08 g aux 100 g) et des minéraux qui sont présents en abondance. Ils représentent environ 1,4 % du total des constituants (trois fois plus que dans les fruits frais) et sont largement dominés par le potassium (550 mg aux 100 g en moyenne, au lieu de 150 à 300 mg dans les fruits frais en général). D’autres substances minérales sont présentes en quantités relativement élevées : phosphore (44 mg) magnésium (33 mg, alors que ce taux dépasse rarement 10 à 15 mg dans les végétaux frais), fer (1mg), cuivre (0,24 mg), zinc (0,62 mg) et manganèse (0,19 mg).
Enfin l’avocat est un fruit très bien pourvu en vitamines :
  • Son taux de vitamine C est de l’ordre de 11 mg aux 100 g, ce qui le situe au-dessus de la plupart des fruits métropolitains.
  • Sa provitamine A atteint 0,185 mg aux 100 g, une teneur intéressante comparable à celle des pêches ou des prunes
  • Il renferme toutes les vitamines du groupe B, à des taux généralement 5 à 10 fois supérieurs à ceux de la plupart des fruits frais
  • Il apporte une quantité appréciable de vitamine E (majoritairement sous forme d’alpha-tocophérol, très actif biologiquement, avec quelques fractions de gamma-tocophérols) : 1,85 mg aux 100 g, une valeur beaucoup plus élevée que celles observées habituellement dans les fruits frais (0,1 à 0,6 mg)
  • Il constitue une excellente source de vitamine K qui est nécessaire à la synthèse de protéines agissant dans la coagulation du sang

L’avocat est un fruit dit climactérique, ce qui signifie que sa maturation est associée à la production d'éthylène comme pour la banane, la poire, la pomme, et de nombreux autres fruits ou légumes. Mais il présente cette particularité unique de rester dur tant qu’il est sur l’arbre même lorsqu’il a atteint sa taille normale et de ne commencer à mûrir qu’après la cueillette. Cependant sa teneur en lipides et en eau dépend de la durée du séjour sur l’arbre. Avec le temps, la teneur en lipides augmente tandis que celle en eau diminue. Il faut compter au moins un an sur l’arbre à un avocat hass ou fuerté pour que sa teneur maximale en lipides soit atteinte.
N’hésitez pas à vous renseigner sur ce point auprès de votre détaillant. Ce qui compte pour qu’un avocat soit onctueux et ait un goût bien affirmé, c’est le temps passé sur l’arbre. Le fait qu’il soit dur ne signifie pas qu’il a été cueillit trop tôt mais qu’il a été cueillit depuis peu.
S’il a un goût « flotteux », c’est probablement qu’il n’est pas resté suffisamment longtemps sur l’arbre.
En général la pelure de l’avocat est assez ferme et ne se consomme pas. Néanmoins certaines variétés rustiques, comme l’avocat criollo (petit avocat à la peau violette) ont une peau fine que l’on peut consommer et qui ajoute une touche parfumée subtilement épicée. Attention toutefois aux traitements après-récolte, rarement signalés. Le plus courant, le bain de cire pour faire briller et désinsectiser, se pratique aussi parfois sur les avocats bio. Ces traitements qui s’accompagnent souvent d’une élévation de température (de l’ordre de 70° pour les bains de cire) affectent plus qu’on ne l’imagine les qualités organoleptiques des avocats.

Très nourrissant, l’avocat mérite toute sa place sur votre table. Il remplace avantageusement les huiles alimentaires pour l’apport en lipides (5 cuillérées à soupe par jour selon les recommandations de l’INSERM). Mûr à point, il n’est nul besoin de le mettre en salade ou le couvrir de mayonnaise pour le consommer, bien au contraire. Outre que les assaisonnements et autres fioritures cassent souvent davantage son goût qu’ils ne les rehaussent, le fait de le consommer tel quel optimise son assimilation par l’organisme et vous permet de le savourer pleinement.