jeudi 27 mai 2010

Trois étapes vers une alimentation saine et agréable

Parfois les gens s’étonnent de ce que je mange cru depuis plus de vingt ans et me demandent comment je fais, voire me sollicitent des conseils. Je leur explique que manger cru est l’alimentation la plus normale et la plus naturelle qui soit. Depuis 7 millions d’années que les humains arpentent notre monde, plus de 99% d’entre eux ont mangé cru toute leur vie durant. J’ajoute que notre corps a conservé la mémoire de cette pratique profondément inscrite dans nos gènes. Elle nous vient de la nuit des temps et malgré les habitudes alimentaires récentes erronées qui altèrent parfois notre santé et notre bien-être, il est facile de recouvrer cette mémoire et de rendre à notre organisme cette part essentielle de notre humanité. J’en viens alors tout naturellement à leur proposer, non pas de m’imiter, mais de découvrir par eux-mêmes ce que ce retour à leur alimentation naturelle peut leur apporter. Ce n’est pas un chemin initiatique, simplement le moyen de retrouver quelque chose d’utile qu’on a en soi et qu’on a un peu perdu. Une sorte de rééducation en quelque sorte, toute progressive, que vous pouvez adapter à votre mode de vie, sans même nécessairement vous imposer un objectif. Commencer, c’est déjà réussir.

Niveau 1 : Je modifie mon alimentation pour mieux préserver ma santé:

Nos habitudes alimentaires, largement façonnées par une publicité omniprésente, ne laissent pas encore assez de place aux crudités, qu’il s’agisse de fruits ou de légumes. Comme le préconise le PNNS, augmenter la part de crudité dans votre alimentation de tous les jours est un premier pas pour, sinon éviter, du moins retarder les effets perturbants ou néfastes d’une alimentation transformée. Et c’est l’occasion de retrouver le vrai goût de la nature.

  • Comme dessert, prenez l’habitude de manger un fruit. Boudez les gâteaux, les crèmes, yaourts, fromages et autres produits laitiers qui font injure à votre ligne. Certains disent que les fruits se digèrent mieux lorsqu’ils sont pris en début de repas, rien ne vous empêche d’essayer.
  • Mangez des fruits en dehors des repas, ce n’est pas du grignotage mais, au contraire, un moyen efficace pour l’éviter. Consommés seuls, ils se digèrent facilement et coupent bien les petites fringales de fin de matinée ou d’après-midi sans avoir les inconvénients des barres chocolatées ou autres amuse-gueule. Si vous avez besoin d’énergie, vous pouvez aussi prendre du miel non chauffé (bio et cristallisé, c’est le moyen le plus sûr d’avoir un miel de qualité non chauffé) ou des dattes. Et puis cette habitude de manger un ou deux fruits de saison en dehors des repas vous permettra de manger moins pendant les repas.
  • Proposez des légumes crus à l’apéritif. Le céleri branche coupé en rondelles, la fleur de choux émietté, des carottes, navets, racine de persil, patate douce, etc. coupés en dès ou en frites, des tomates cerises, des petits pois, des radis, des haricots verts, etc. Accompagnez les d’oléagineux tels que des cerneaux de noix ou de noix de pécan, de l’arachide fraîche ou sèche mais non grillée (ni salée), de la noix de cajou (crue, non grillée ni salée), des noisettes, des amandes, etc.
  • Invitez souvent, si possible chaque jour, des crudités à votre table. En entrée, bien sûr mais aussi en accompagnement des autres plats auxquels ils apporteront un peu de croquant et de saveurs fraîches. Outre la traditionnelle salade de laitue, essayez les graines germées ou des légumes moins connus comme la roquette qui, pour certains, donne une note subtilement épicée. L’avocat peut lui aussi accompagner de nombreux plats. Vous pouvez ainsi grandement simplifier la préparation de vos repas tout en améliorant à la fois leur saveur et leur valeur nutritive. Pour les entrées, pourquoi ne pas ajouter une touche sucrée à vos crudités en y incorporant quelques morceaux de pommes, ou encore de patate douce.
  • Pour finir cette petite astuce. Quand vous préparez des légumes, laissez vous allez à en prélever quelques morceaux pour vos peines et soins. Consommés tels quels, juste épluchés, alors que vous êtes à jeun vous permettra de les découvrir tels qu’ils sont et de les apprécier pleinement. Vous serez surpris par leur goût.


Niveau 2 : Je découvre de nouveaux plaisirs

Ces résolutions d’urgence sont le minimum indispensable pour rééquilibrer l’alimentation hyper-artificielle malheureusement encore trop communément répandue. Si toutefois vous souhaitez aller plus loin et profiter davantage des bienfaits de l’alimentation crue, il vous faudra mettre en action vos mécanismes d’auto-régulation qui vous assureront un bien-être physique et mental renforcé et vous permettront d’accéder a des plaisirs gustatifs hors normes. Votre objectif pour cette étape ne sera donc pas de vous mettre au cru à 100% mais de prendre la mesure des bienfaits que vous pouvez en tirer. Pour cela contentez vous de faire, de temps en temps, des repas exclusivement crus respectant le déroulement suivant.
  • Buvez de l’eau avant votre repas. Filtrée ou en bouteille, plate ou pétillante, selon votre convenance et selon votre soif. Si vous ne ressentez pas la soif, buvez quand même, ne serait-ce qu’une ou deux gorgées ou changez d’eau minérale. Elles ne se valent pas toutes, certaines peuvent mieux vous convenir que d’autres.
  • Mettez sur la table tout ce que votre garde-manger contient de produits crus non transformés. Faites le nécessaire pour avoir un choix aussi large que possible.
  • Choisissez ce que vous voulez manger. Ne vous précipitez pas. Prenez le temps d’humer les effluves qui émanent de votre table abondamment garnie. Allez à la rencontre des senteurs cachées. Interrogez-vous. Quelle odeur me donne faim ? Quelle senteur me donne envie de croquer dedans ? Ne vous fiez pas trop à l’aspect. Fermez les yeux pour laisser plus de place aux odeurs dans votre imaginaire. Si nécessaire, repassez plusieurs fois les aliments sous votre nez. Progressivement, une odeur émerge, tandis que les autres s’estompent. L’élu n’est peut-être pas celui auquel vous vous attendiez mais c’est votre choix, du moins celui de votre corps.
  • Dès lors consommez le tant que c’est bon, quitte à épuiser votre stock de cet aliment. Mangez sans précipitation, savourez. Votre plaisir prend une nouvelle dimension, d’autant plus franche que votre choix n’a pas été préconçu. Ne craignez pas de manger trop. Viendra nécessairement le moment où, sauf rupture de stock, les sensations agréables vont s’estomper et laisser place à d’autres, moins enthousiasmantes voire alertante : interprétez cela comme le signal que vous donne votre corps d’arrêter de manger.

Voilà, en suivant cette manière de faire vous avez facilité la remise en route des mécanismes de régulation de votre prise alimentaire. Vous avez permis à votre corps de choisir ce qui lui convient le mieux et votre niveau de plaisir fut constamment à la hauteur de son besoin : d’autant plus intense qu’il fut impérieux, inexistant quand il fut comblé.

Selon vos possibilités et vos envies, vous pouvez associer le niveau 1 qui consiste à augmenter autant que faire se peut la part de cru dans votre alimentation avec le niveau 2 en consacrant un repas au cru intégral, soit de temps en temps soit régulièrement. Avec le temps votre corps exprimera toujours plus clairement ses besoins. Vous constaterez alors une amélioration de vos facultés olfactives et gustatives. Vous apprécierez ces repas crus au cours desquels vous expérimenterez des plaisirs souvent inattendus, parfois extraordinaires.

Niveau 3 : Finalement, je préfère manger toujours cru

Sans doute en arriverez-vous alors à préférer vos repas crus à vos autres repas. Ce sera d’autant plus vrai que vous serez attentif à votre approvisionnement et à maintenir un choix suffisamment large.
  • Méfiez-vous des produits séchés, fruits ou oléagineux. Même bio, les températures de séchage sont souvent excessives et cela trouble les mécanismes d’auto-régulation.
  • Elargissez votre palette alimentaire aux protéines animales : viandes, poissons, œufs. Cela dit, soyez intransigeant quand à leur qualité. Excluez à priori les poissons d’élevages sauf si vous êtes certains qu’ils ne sont pas nourris avec des farines. Sélectionnez des viandes provenant d’élevages ou les animaux vivent en liberté et trouvent par eux même, tout au long de l’année, leur subsistance dans la nature. Idem pour les œufs qui doivent provenir d’élevages en plein air où les poules disposent chacune d’au moins 20m2 d’espace naturel. Privilégiez la qualité à la quantité mais ne négligez pas ces produits.
  • Vous pouvez aussi occasionnellement introduire des fruits exotiques, tels que les mangues, les noix de cocos, les sapotes, les papayes, cempédac, durian, jaquier, etc. Cela fait parfois du bien en toute saison, même si les quantités consommées peuvent être modestes. Coté bilan CO2, ce n’est pas top, mais la biodiversité de nos régions tempérées et septentrionale a déjà été tellement réduite qu’il parfois difficile de consommer exclusivement local et équilibré. Là encore soyez exigeant sur la qualité. Dites-vous que plus un fruit ou un légume vient de loin, plus il a des risques qu’il ait subi des traitements de toutes sortes (quelques bonnes adresses ici).
  • N’oubliez pas les fruits de mer et les algues qui constituent une source de nutriments très variés, d’excellente qualité, et disponible en abondance. Pour ce qui est des huîtres, sachez que celles que vous trouverez la plupart du temps dans le commerce sont des huîtres triploïdes. Ce ne sont pas des huîtres OGM mais on n’en est pas loin. Aussi, n’hésitez pas à interrogez votre poissonnier à ce sujet et approvisionnez vous de préférence chez des ostréiculteurs qui ont fait le choix de maintenir les méthodes de production naturelles (voir ici)
  • Si vous cultivez vous-même des fruits ou des légumes, veillez à ne pas utiliser de produits chimiques. Amendez votre terre avec un compost de bonne qualité, fabriqué à partir de déchets végétaux, sans restes de repas cuisinés ni marc de café, ni papier imprimés (voir ici pour un bon compost)

Cet article ne fait que dresser en quelques lignes les principes les plus importants pour bien profiter d’une alimentation crue. Il n’a pas la prétention d’être exhaustif. Aussi, n’hésitez pas à me solliciter pour demander des infos complémentaires en postant un commentaire à cet article.

2 commentaires:

  1. Le café est tout à fait à sa place dans le compost. Par contre dans le lien que vous donnez il dise d'incorporere les dejections des animaux de compagnies....cela est totalement faux si vous animaux sont carnivores (chiens,chats,...)

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