Les parlementaires anglais viennent d’adopter une loi autorisant les manipulations génétiques sur l’être humain. De quoi s’agit-il ? Chez certaines femmes, les ovules présentent une particularité qui prédispose leurs enfants à certaines maladies dégénératives comme le diabète ou la myopathie. Cette particularité se loge dans l’ADN d’une mitochondrie de l’ovule. L’opération que viennent d’approuver les parlementaires anglais consiste à extraire cette mitochondrie et la remplacer par une autre, extraite de l’ovule d’une autre femme. Ce que retiennent les médias c’est que, biologiquement, l’enfant aura trois parents. En fait, les enfants à naître seront les premiers dont le patrimoine génétique aura été modifié. Ils transmettront cette modification à leur descendance.
Mais cette décision des parlementaires suscite de nombreuses questions. Là où certains louent un progrès décisif contre la maladie, d’autres dénoncent une dérive eugéniste, celle qui consisterait à « purifier » le patrimoine génétique humain. Tout comme une large majorité de citoyens anglais, plusieurs autorités scientifiques ont manifesté leur opposition à cette loi. Ces derniers dénoncent le manque de recul sur les conséquences d’une telle manipulation qui pourrait, selon eux, entrainer d’autres pathologies tel que le cancer.
Ce qui retient mon attention, c’est la visée préventive et non thérapeutique de l’opération. Car il ne s’agit pas de soigner une maladie, mais bien d’éviter qu’elle survienne. C’est l’argument principal des promoteurs de cette technologie. Argument qui devient décisif dès lors que l’on qualifie la particularité génétique incriminée de « dysfonctionnement ». Fait remarquable qui n’est peut-être pas innocent, aucun article rapportant la nouvelle ne publie des chiffres qui quantifient le risque. A savoir : Quel pourcentage de personnes ayant cette particularité génétique développent des maladies ? Les parlementaires anglais disposaient-ils de cette information ?
La génétique est impliquée dans de nombreuses maladies. C’est un fait validé par la science. Cela ne signifie pas que la génétique soit la seule cause de ces maladies. Prenons l’exemple de l’obésité. Il existe aux Etats-Unis, dans l’Arizona, une tribu indienne, les Pimas, particulièrement affectée par cette maladie. Le taux d’individus dont l’IMC (indice de masse corporelle) est supérieur à 30 avoisine les 70%, soit le double de celui de la population blanche américaine. Les enfants Pimas détiennent le triste record du plus important pourcentage d’obésité au monde. Cette tribu compte aussi, proportionnellement, le plus grand nombre de malades de diabète de type 2.
Indiscutablement, cela est dû à des différences génétiques. Cette population est étudiée avec constance depuis plus de trente ans par des équipes scientifiques du monde entier. Elles recherchent ardemment les causes génétiques de l’obésité. Nul doute que si elles les trouvent un jour, l’industrie médicale n’aura de cesse d’y trouver une parade. Et celle-ci sera probablement de même nature que celle que les parlementaires anglais viennent d’autoriser. Elle consistera à modifier le patrimoine génétique de l’ovule afin de « corriger les gènes défectueux». Permettre à des femmes atteintes de cette maladie de ne pas la transmettre à leurs enfants, c’est ainsi, sous ces atours humanistes, que sera présentée la chose. Sauf que la génétique n’est pas la vraie cause de l’obésité. La vraie cause est alimentaire. La génétique n’est qu’un facteur de prédisposition ou un facteur aggravant. Car c’est un fait bien documenté, les indiens Pimas ignoraient cette pathologie avant d’adopter le régime alimentaire américain. Jusque dans les années 50 leur taille était plutôt fine.
Des particularités génétiques, tout le monde en a. Elles ne sont pas neutres. Elles déterminent des fragilités ou des forces, parfois les deux mais elles sont rarement pathologiques ou handicapantes. Ainsi, au contact d’une alimentation inappropriée, les indiens Pimas deviennent obèses et diabétiques quand les blancs européens vont faire des maladies cardio-vasculaires, des cancers, des AVC.
Voilà en quoi la décision des parlementaires britanniques est inquiétante. Elle valide l’idée que notre patrimoine génétique est imparfait et perfectible. Elle admet que nous sommes en droit de corriger ces « imperfections » sans regarder ce que nous cachons derrière ce vocable. Elle est inquiétante parce qu’en allant dans cette direction nous nous attaquons à un édifice extrêmement complexe. Un édifice qui s’est façonné au cours de centaines de million d’années d’évolution, au contact et en interaction avec une nature vierge jusqu’à en épouser parfaitement les contraintes … et les potentialités.
Aussi, avant d’envisager les causes génétiques, ne serait-il pas sage de mettre notre organisme en contact avec un environnement plus conforme à ses données génétiques ? Cela ne veut pas dire quitter son ordinateur, son smartphone, fuir la ville et aller se réfugier dans une forêt vierge. Non, ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Par environnement nous devons comprendre « nourriture », « air que l’on respire ». Ce sont là les deux principaux vecteurs d’interactions et d’échange entre notre organisme et le monde extérieur. Autrement dit, respirer un air sain, faire une bonne place aux fruits et aux légumes en crudité, ne pas hésiter à faire de temps en temps des repas exclusivement crus, par exemple à la belle saison, voire plus si le cœur vous en dit.
Mommy, daddy... and mommy : vers des bébés à "3 parents" au Royaume-Uni
L’environnement des indiens du sud des USA est devenu obésogène
En Arizona, les Indiens pimas recordmen du diabète.
Mais cette décision des parlementaires suscite de nombreuses questions. Là où certains louent un progrès décisif contre la maladie, d’autres dénoncent une dérive eugéniste, celle qui consisterait à « purifier » le patrimoine génétique humain. Tout comme une large majorité de citoyens anglais, plusieurs autorités scientifiques ont manifesté leur opposition à cette loi. Ces derniers dénoncent le manque de recul sur les conséquences d’une telle manipulation qui pourrait, selon eux, entrainer d’autres pathologies tel que le cancer.
Ce qui retient mon attention, c’est la visée préventive et non thérapeutique de l’opération. Car il ne s’agit pas de soigner une maladie, mais bien d’éviter qu’elle survienne. C’est l’argument principal des promoteurs de cette technologie. Argument qui devient décisif dès lors que l’on qualifie la particularité génétique incriminée de « dysfonctionnement ». Fait remarquable qui n’est peut-être pas innocent, aucun article rapportant la nouvelle ne publie des chiffres qui quantifient le risque. A savoir : Quel pourcentage de personnes ayant cette particularité génétique développent des maladies ? Les parlementaires anglais disposaient-ils de cette information ?
La génétique est impliquée dans de nombreuses maladies. C’est un fait validé par la science. Cela ne signifie pas que la génétique soit la seule cause de ces maladies. Prenons l’exemple de l’obésité. Il existe aux Etats-Unis, dans l’Arizona, une tribu indienne, les Pimas, particulièrement affectée par cette maladie. Le taux d’individus dont l’IMC (indice de masse corporelle) est supérieur à 30 avoisine les 70%, soit le double de celui de la population blanche américaine. Les enfants Pimas détiennent le triste record du plus important pourcentage d’obésité au monde. Cette tribu compte aussi, proportionnellement, le plus grand nombre de malades de diabète de type 2.
Indiscutablement, cela est dû à des différences génétiques. Cette population est étudiée avec constance depuis plus de trente ans par des équipes scientifiques du monde entier. Elles recherchent ardemment les causes génétiques de l’obésité. Nul doute que si elles les trouvent un jour, l’industrie médicale n’aura de cesse d’y trouver une parade. Et celle-ci sera probablement de même nature que celle que les parlementaires anglais viennent d’autoriser. Elle consistera à modifier le patrimoine génétique de l’ovule afin de « corriger les gènes défectueux». Permettre à des femmes atteintes de cette maladie de ne pas la transmettre à leurs enfants, c’est ainsi, sous ces atours humanistes, que sera présentée la chose. Sauf que la génétique n’est pas la vraie cause de l’obésité. La vraie cause est alimentaire. La génétique n’est qu’un facteur de prédisposition ou un facteur aggravant. Car c’est un fait bien documenté, les indiens Pimas ignoraient cette pathologie avant d’adopter le régime alimentaire américain. Jusque dans les années 50 leur taille était plutôt fine.
Des particularités génétiques, tout le monde en a. Elles ne sont pas neutres. Elles déterminent des fragilités ou des forces, parfois les deux mais elles sont rarement pathologiques ou handicapantes. Ainsi, au contact d’une alimentation inappropriée, les indiens Pimas deviennent obèses et diabétiques quand les blancs européens vont faire des maladies cardio-vasculaires, des cancers, des AVC.
Voilà en quoi la décision des parlementaires britanniques est inquiétante. Elle valide l’idée que notre patrimoine génétique est imparfait et perfectible. Elle admet que nous sommes en droit de corriger ces « imperfections » sans regarder ce que nous cachons derrière ce vocable. Elle est inquiétante parce qu’en allant dans cette direction nous nous attaquons à un édifice extrêmement complexe. Un édifice qui s’est façonné au cours de centaines de million d’années d’évolution, au contact et en interaction avec une nature vierge jusqu’à en épouser parfaitement les contraintes … et les potentialités.
Aussi, avant d’envisager les causes génétiques, ne serait-il pas sage de mettre notre organisme en contact avec un environnement plus conforme à ses données génétiques ? Cela ne veut pas dire quitter son ordinateur, son smartphone, fuir la ville et aller se réfugier dans une forêt vierge. Non, ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Par environnement nous devons comprendre « nourriture », « air que l’on respire ». Ce sont là les deux principaux vecteurs d’interactions et d’échange entre notre organisme et le monde extérieur. Autrement dit, respirer un air sain, faire une bonne place aux fruits et aux légumes en crudité, ne pas hésiter à faire de temps en temps des repas exclusivement crus, par exemple à la belle saison, voire plus si le cœur vous en dit.
Mommy, daddy... and mommy : vers des bébés à "3 parents" au Royaume-Uni
L’environnement des indiens du sud des USA est devenu obésogène
En Arizona, les Indiens pimas recordmen du diabète.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire